43- Cocaïne et Heroïne en forte progression Le retour des drogues dures

PARIS (AFP) – “Hausse significative” des saisies de cocaïne, “forte crainte” dʼun regain de lʼhéroïne: les drogues “dures” sont de retour, selon le bilan 2005 de lʼOffice central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) présenté à la presse mercredi. Avec “5,185 tonnes, les saisies de cocaïne ont augmenté de 15,53%” entre 2004 et 2005, ont indiqué Gilles Leclair, sous-directeur de la lutte contre le crime organisé et la délinquance financière à la direction centrale de la Police judiciaire, et Bernard Petit, le chef de lʼOCRTIS.
Et “il ne sʼagit que des saisies effectuées sur le territoire national, excluant donc celles (jusquʼà trois tonnes dʼun coup), opérées en mer ou à lʼétranger, auxquelles nous avons participé”, a indiqué M. Petit. La cocaïne, “jusquʼalors réservée aux milieux fermés et riches “de la jet-set, du show-biz et des media, se démocratise”, ont-ils expliqué. En effet, des trafiquants “qui allaient chercher 300 kilos de cannabis en Espagne et les remontaient par la route jusque dans les grandes villes françaises, prennent aujourdʼhui lʼavion et reviennent de Saint-Domingue, de Caracas ou de Guadeloupe avec des valises contenant jusquʼà 30 kilos de cocaïne”, jugée plus rentable.
Ils se sont constitués “en réseaux de proximité, très proches de la distribution, pour ouvrir des marchés liés à la maîtrise du territoire, notamment dans les banlieues”, ont-ils expliqué. La cocaïne “est ainsi présente dans les départements dʼIle-de-France où elle est vendue à 80 euros le gramme, malgré une évolution à la baisse”, a précisé M. Petit, contre de 4 à 7 euros le gramme de cannabis selon sa nature et sa qualité. Dʼailleurs, les saisies de cannabis, tout en restant “considérables, ont chuté de 19,68%” en 2005, alors quʼelles enregistraient auparavant “une tendance à la hausse”.
Même si les émeutes de novembre peuvent entrer dans lʼexplication de ce phénomène, les lieux de vente étant devenus inaccessibles avec le déploiement policier, le rapport “bénéfices-risques” du trafic de cocaïne, supérieur à celui de cannabis, apparaît comme la raison majeure de cette évolution.
La méthamphétamine de plus en plus
populaire
Par:Marie-Eve Lafontaine
En moins dʼune semaine, trois jeunes hommes ont été arrêtés en possession de méthamphétamine dernièrement à Trois-Rivières. Des intervenants en toxicomanie sʼinquiètent dʼailleurs de la hausse de popularité de ce stimulant majeur qui compte parmi ses adeptes des étudiants et des travailleurs soucieux de suivre le rythme effréné imposé par la société actuelle. «On remarque une augmentation quand même inquiétante de la consommation de ce type de substance. Cʼest inquiétant parce quʼelle est extrêmement nocive», explique Mme Mélanie Houle, responsable des dossiers de dépendance à lʼAgence de santé de la Mauricie-Centre-du-Québec.
«Selon moi, depuis deux ou trois ans, on voit beaucoup plus de cas. Ça rejoint toutes les classes sociales. Pour des gens, cʼest la performance au travail qui les entraîne dans une consommation comme celle-là. Il y en a dʼautres pour qui ce sont les sports. Pour dʼautres, cʼest les études. Ils veulent performer à leurs examens, être alertes», ajoute lʼinfirmière Lise Saint-Louis, responsable des soins infirmiers à Domrémy.

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