La direction de la Santé Publique de Montréal annonce une forte hausse du taux de transmission de la syphilis
correspondant à une épidémie. Les hommes gais représentent la presque totalité des cas recensés. Quelles sont
les stratégies pour contrer la fulgurante progression de la maladie à Montréal?
La Régie régionale de la
Santé de Montréal lance le vo-
let II de sa campagne de pré-
vention de la syphilis devant
la presse gaie.
La yphilis est une maladie véné-
rienne transmissible par relations
sexuelles souvent mais aussi par
quelques autres facteurs dont la
salive et le baiser.
Il sʼagit dʼune maladie qui avait
été éradiquée du Québec depuis
des années jusquʼen 2000 et de-
puis, elle fait un retour en force
en étant présente 30 fois plus
quʼen 2001.
La syphilis est une condition qui
se déclare sournoisement mais
qui a toujours des conséquences
à court et moyen terme qui sont
graves et qui peuvent devenir
permanentes. Certains cas non
traités causent des dommages
neurologiques importants ou des
maladies cardiaques graves dif-
Lʼépidémie montréalaise, con-
firmée en conférence de presse le
10 avril dernier à la direction de
la santé publique de Montréal par
le Dr Carsley, comporte certains
aspects que les gais ne peuvent
ignorer et qui les interpellent
directement comme personnes
sexuellement plus actives.
Dʼune part, la presque totalité
des cas répertoriés à Montréal
vient de la communauté gaie.
Ce sont des homosexuels âgés
entre 30 et 50 ans avec un âge
moyen de 42 ans qui sont sexuel-
lement actifs et fréquentent sou-
vent les saunas montréalais.
Autrement dit, les personnes qui
fréquentent les saunas montréa-
lais sont beaucoup plus suscep-
tibles de contracter la syphilis
que les autres et le nombre de
partenaires ne semble pas faire
la différence puisquʼune exposi-
tion à une seule personne infec-
tée peut mener vers lʼinfection.
Pourquoi sʼinquiéter particuliè-
rement dʼune maladie somme
toute qui se soigne avec des anti-
biotiques? Parce que la syphilis,
non traitée, peut engendrer des
dommages graves et permanents
au niveau neurologique ou car-
diaque. La syphilis se traite donc
relativement facilement mais les
dommages quʼelle cause sont
permanents et sont pires que la
maladie elle-même. Comment réussir à parler de
transmission dʼune telle maladie
dans les saunas de Montréal sans
nuire à lʼapport économique
important de ce secteur com-
mercial gai? La tâche nʼest pas
impossible puisque les saunas
sont les premiers à accueillir des
cliniques gratuites de dépistage
de la maladie. Les hommes ho-
mosexuels sont priés de faire un
dépistage aux 3 mois si possible,
aux 6 mois obligatoirement.