53- Dalida, une incroyable carrière (suite)

Avec l’arrivée des yé-yé, les chanteuses à voix comme Dalida ont du souci à se faire. Mais elle sacrifie avec brio au rite du twist, de la même manière qu’elle n’aura de cesse pendant toute sa carrière de sentir les tendances et de les devancer. Le 5 octobre 67 elle revient à l’Olympia. C’est une nouvelle femme. Longue robe blanche de madone, croix de première communiante autour du cou et répertoire d’auteur. Ce n’est pas qu’une mutation de surface. Dalida a découvert à travers ses lectures la philosophie, la psychanalyse et la poésie.
En 1970, elle quitte Barclay pour former avec son frère Orlando une maison de production indépen- dante. Orlando Productions est le premier label indépendant et Darla Diladada, leur premier tube en commun. Une troisième période artistique commence. Sur scène, elle ose dévoiler son corps et se transforme en la star hollywoodienne qui la faisait rêver adolescente au Caire. C’est le temps du duo avec Alain Delon (Paroles, paroles), mais aussi de J’attendrai, reprise d’un succès d’avant guerre de Rina Ketty que Dalida chante sur un rythme qui annonce le disco. 1978 marque aussi l’invention du clip : Dalida a trop de tenues de scène pour pouvoir interpréter sa chanson en direct à la télé, un montage pré-enregistré est donc réalisé.
Une carrière phénoménale mais une vie personnelle trop douloureuse. Le 3 mai 1987, elle s’en- ferme dans sa maison de Montmartre et décide de mettre fin à ses jours, certaine en son âme et conscience d’avoir accompli son destin.
Dalida et le monde : une star internationale
« Je ne connais du monde que les aéroports, les hôtels et les salles de spectacle » confiait Dalida à France Soir en 1969. Dalida est la première chanteuse à faire une carrière internationale de cette envergure. Pas un endroit du globe où son nom ne soit connu. Chanteuse franco-italienne née en Egypte dans un quartier qui bruissait de langues étrangères, Dalida en parlait quatre et a enregistré des chansons en dix langues différentes. C’est une des clefs de sa réussite. Elle a toujours, lors de ses tours de chant à l’étranger, adapté une partie de son répertoire au pays qui l’accueillait.
Japon. Antilles. Moyen-Orient. Brésil. Vietnam. Canada. Afrique… Dalida fera escale dans tous les pays, sur tous les continents. Au temps du rideau de fer, elle est la première chanteuse à venir se produire dans les pays de l’Est. Dalida chante avec la même ferveur dans l’Algérie indépendante sur l’invitation de Ben Bella que dans la salle mythique du Carnegie Hall de New York, en 1978. Plus de 20 minutes de rappels. Jamais aucune chanteuse européenne depuis Joséphine Baker n’avait provoqué un tel raz-de-marée.
Artiste éminemment populaire, adulée encore aujourd’hui, elle a fait, et continue de faire la une des journaux du monde entier.

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