Pourquoi accepter de travailler avec un orchestre constitué uniquement d’hommes? La question peut se poser en 2008, mais si on doit chercher à comprendre la sonorité d’un orchestre puriste, il ne faut pas reculer si loin dans le temps.
De toujours, les orchestres symphoniques n’étaient cons- titués que d’hommes et il en a été ainsi pendant des siècles, jusqu’à ce que quelques ex- ceptions sous la reine Victo- ria ne viennent très lentement changer le portrait de l’orches- tre moderne.
Selon Karajan et les musiciens de l’Orchestre de Berlin, tous des hommes, la sonorité et la puissance d’un ensemble or- chestral en train d’interpréter les oeuvres de compositeurs tous masculins, ne pouvaient trouver leur plein potentiel et leur signification qu’en présen- ce de l’ensemble d’origine, des bras et des muscles masculins faits pour utiliser et jouer sur des instruments exigeants phy- siquement.
Qu’on ne se trompe pas, Her- bert Von Karajan a tenté d’in- tégrer à quelques reprises des femmes dans son orchestre, mais ce sont les musiciens qui ont refusé. Karajan aura tenté jusqu’à la menace de démis- sion, d’introduire par exemple une clarinettiste peu avant son départ de l’orchestre, mais ce dernier n’aura jamais réussi, démissionnant de l’orchestre
peu avant son décès.