Par
Stéphane G.
Photo
Pingwy
En ce mois de décembre 2010,
cela fait très exactement 2636
jours que je suis incarcéré et
sur ce nombre, 2360 passés
dans l’une ou l’autre des 8 prisons
floridiennes où j’ai été
hébergé depuis le jour de mon
extradition du Canada le 24
septembre 2004.
Les chiffres et les dates sont
mes spécialités. Je possède
à ce qu’on dit un esprit cartésien
assorti d’une excellente
mémoire et je fais ces calculs
régulièrement. Ma date de remise
en liberté est actuellement
fixée au 3 janvier 2014, il ne me
reste donc que 1129 jours de
détention, un peu plus de 3 ans
à peine. Et pourtant, après plus
de 7 années passées derrière
les barreaux, ça me semble
bien loin.
Depuis les derniers mois, je
souffre d’une écoeurantite aigu.
J’ai mon voyage, assez c’est
assez, trop c’est trop!
Gay Globe Magazine
et Pharmaprix Rosemont
unis pour aider
la Fondation d’Aide
Directe Sida Montréal
Par Gay Globe Média
Suite à un appel public lancé
par la seule fondation montréalaise
oeuvrant dans l’aide
directe et alimentaire pour les
personnes atteintes du VIH/
SIDA en perte de moyens,
Gay Globe a décidé de faire
un don, en sollicitant l’aide
de la Pharmaprix Rosemont,
propriété de Daniel Gagné.
Une cargaison de savon,
denrée rare pour les comptoirs
d’aide, a été livrée au
local de la FADSM et nous
tenons à remercier Daniel
Gagné pour sa grande générosité
qui permet de fournir
des centaines de barres de
savon et du shampoing aux
personnes dans le besoin.
Gay Globe a aussi fait l’achat
de 7 caisses de 24 portions
individuelles de soupes Ramen,
faciles à préparer et à
consommer.
Tout cela a débuté avec mon
transfert dans une nouvelle institution
en mars dernier, le 9ème
et je suis ici depuis bientôt 9
mois. Je n’arrive toujours pas à
m’adapter. Je déteste cette prison
plus que toutes les autres,
les restrictions y sont d’ailleurs
pire qu’ailleurs. En août 2010 un
nouveau règlement est entré en
vigueur qui interdit aux détenus
de correspondre ou de recevoir
du courrier dans toute autre langue
que l’anglais ou l’espagnol.
L’application d’un tel règlement
m’affecte considérablement. À
ce jour, quelques 24 lettres ont
été retournées aux envoyeurs
parce qu’elles étaient écrites
en français. Quel crime! Bien
que depuis les 3 derniers mois
je tente de contester ce règlement,
je suis toujours sans
réponses à mes nombreuses
plaintes contre ce qui semble
être un règlement discriminatoire
qui viole mes droits. Je suis
cependant bien conscient que
la lutte que je mène s’apparente
à celle de David contre Goliath
mais je n’ai pas l’intention de lâcher
prise ni de me laisser faire
avant d’avoir eu gain de cause.
Certains lecteurs m’envoyaient
des courriels par l’entremise
de Gay Globe Magazine. Notre
éditeur Roger-Luc Chayer a
bien tenté de me les faire parvenir,
sans succès parce qu’ils
étaient rédigés en français.
C’est donc avec un immense regret
que je n’ai pas pu prendre
connaissance de ces emails ou
d’y répondre.
Il s’agit évidemment d’une situation
complètement hors de
mon contrôle ou de celui du
magazine et j’espère que vous
saurez comprendre et me pardonner.
Je suis actuellement
à la préparation d’une plainte
qui sera acheminée au bureau
chef du service correctionnel et
j’ai de bonne raisons de croire
que ce problème de communication
sera réglé en ma faveur
au cours des prochains mois et
que je pourrai recevoir à nouveau
mon courrier en français,
ma langue maternelle.
Je vous demande donc, chers
lecteurs, de bien vouloir patienter
encore un peu. Vous
pouvez continuer à m’envoyer
vos courriels ou votre courrier
régulier au bureau de Gay
Globe à info@gayglobe.us ou
à l’adresse: CP 172 Rosemont,
Montréal, Qc H1X 3B7.
Dès que j’aurai réussi à régler
la situation, je serai de nouveau
prêt à recevoir vos missives et
commentaires qui sont toujours
appréciés d’ailleurs. Ce sera
également avec une immense
joie que je m’appliquerai à vous
répondre sans plus de délais.
D’ici-là, comptez les jours avec
moi, tout simplement.
NDLR: Le courrier destiné
à Stéphane est confidentiel
et protégé par la Charte canadienne
des droits et libertés.
Vous pouvez donc vous
adresser à lui avec la garantie
que votre courrier ne sera
jamais publié.