À la Gay Pride de Paris 2017, la présence d’un cortège En Marche! n’a pas fait l’unanimité

huffingtonpost

GAY PRIDE – « En Marche n’a rien à faire ici! ». Le ton est donné sur ce tract, qui a traversé les rangs de la Marche des fiertés ce samedi 24 juin à Paris. Distribué par les organisateurs de la Pride de nuit, un cortège qui a traversé les rues de Paris vendredi à la veille de la grande Gay Pride, il proteste contre la présence « d’un cortège ‘LGBT en Marche’ à la Pride ». « Une honte » et « une imposture » selon eux.

« Quelles raisons ont au juste les ‘LGBT en marche’ de manifester leur fierté? », s’interroge la Pride de nuit, qui estime que le mouvement d’Emmanuel Macron« cautionne les LGBTI-phobies, aggrave le racisme d’État et renforce les violences policières et institutionnelles à l’égard des migrant-e-s ».

Samedi lors du grand défilé de la Marche des fiertés, le comité LGBT-En marche! a d’ailleurs été chahuté par un autre groupe venu défiler derrière une autre banderole.

Plusieurs raisons sont invoquées pour critiquer la présence de ce cortège. D’abord, la nomination au gouvernement d’élus opposés au mariage gay, à commencer par le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin.

Encore récemment, des voix se sont élevées contre la nomination de la sénatrice Modem Jacqueline Gourault, celle-ci ayant voté contre le mariage pour tous. Ancien sénateur comme elle, le nouveau secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne (ex-Les Républicains) s’était dit favorable à une large réécriture de la loi Taubira. Ce samedi, la porte-parole du PS Corinne Narassiguin comptait « quatre ministres anti-mariage pour tous » dans les rangs de l’exécutif.

Aux élections législatives, un candidat estampillé LREM avait pu conserver son investiture (il est désormais élu) malgré la polémique suscitée par ses propos sur l’homosexualité, qu’il avait qualifiée « d’abomination ». Ce terme avait valu une condamnation en justice à Christine Boutin.

« Récupération »

Les militants LGBTQI ont aussi vu dans la présence de ce cortège une « récupération politique ». L’une d’elle, présente à la marche, explique à France Info: « Pour moi, ils viennent en se revendiquant du parti, ce qui s’apparente à de la récupération pure et simple. » Le comité En Marche réfute ces accusations: « Plusieurs personnes ont une longue vie de militant au sein d’En marche! et ont envie de le combiner avec leur engagement politique. »

Sur son tract, la Pride de nuit évoque aussi le sort des migrants de Calais ou d’ailleurs, les propos du président sur les « kwassas kwassas », la politique « ultra-libérale » du chef de l’État et le « traitement des mineur-e-s isolé-e-s ».

Vendredi soir déjà, lors du défilé de la « Pride de nuit », de nombreuses pancartes portaient des messages hostiles à Emmanuel Macron.

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