AFFAIRE GRÉGOIRE Ce n’était donc pas de l’homophobie, loin de là même, selon le juge…

Roger-Luc Chayer

Cette affaire d’agression d’un jeune homosexuel, qui avait été présentée comme un crime homophobe, n’en était pas une, selon le juge responsable du procès.

C’est la ferme opinion et décision de l’Honorable Juge Guy Lambert, qui, après avoir noté le plaidoyer de culpabilité que souhaitait enregistrer l’agresseur de Mathieu Grégoire, a déclaré que rien dans la preuve ni dans les faits devant lui ne permettait de conclure que l’homophobie aurait pu jouer un rôle dans ce dossier.

Alors que certains organismes de défense des droits des gais et certains groupes militants utilisaient encore jusqu’au moment du prononcé de la condamnation le fait que Mathieu Grégoire avait été agressé du fait de son homosexualité, et rien d’autre, le juge en aura décidé autrement, laissant même la possibilité à l’accusé de rectifier les faits, avant de l’envoyer en prison pour 8 mois.

Dans son explication, Jérémie Roy, qui avait déjà quelques antécédents criminels et qui était sous couvre-feu et sous certaines conditions au moment de l’agression, a déclaré qu’il maintenait avoir agi par légitime défense au Festival western de St-Tite, qu’il reconnaissait avoir asséné plusieurs coups de poing au visage de Mathieu Grégoire, que ce serait l’ami de l’accusé qui aurait tenu des propos homophobes envers la victime, que Grégoire se serait alors rué sur eux et aurait pris Roy à la gorge. «Il est beaucoup plus grand que moi. J’ai eu peur, je n’ai pas réfléchi et j’ai frappé» a expliqué Roy devant le juge.

Il avait également rédigé une lettre d’excuses destinée à Mathieu Grégoire, lui expliquant notamment que son père était homosexuel et sa soeur handicapée. «Pour moi, tout le monde a donc sa place. Ce n’est pas le fait que tu sois aux hommes qui a provoqué cette altercation. J’ai l’intention de plaider coupable pour que vous puissiez toi, ta famille et la mienne passer à autre chose», a-t-il lu, soulignant ses regrets.

Les médias avaient rapportés quelques jours avant justement que le père de l’accusé était ouvertement homosexuel, en couple, et que Jérémie Roy avait même voyagé avec eux, ne soulevant jamais le moindre problème avec l’orientation sexuelle de son père.

Toute cette affaire, bien que regrettable quant à l’agression comme telle, soulève encore une fois l’utilisation de l’homophobie comme motif d’agression du simple fait que la personne soit homosexuelle. Les organisations gaies qui, en novembre dernier, criaient à l’attaque homophobe avant même qu’il y ait condamnation et procès violaient les droits les plus élémentaires de l’accusé à un procès juste et équitable, tout en empochant quelques dollars par la même occasion.

La rhétorique de la survictimisation dans ce cas-ci aura été payante, même si elle ne fait absolument pas honneur à l’ensemble des LGBT.

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