Un tribunal islamique nigérian a acquitté mardi deux hommes
accusés dʼhomosexualité, et qui encouraient la peine de mort par lapida-
tion. Les deux hommes ont été acquittés faute de preuves suffisantes, a
expliqué le juge Mustapha Sani Saulawa, et libérés après avoir passé six
mois en prison.
«Même sʼil y a un début de preuve, compte tenu de la gravité de la sanc-
tion encourue, lʼaccusation doit produire quatre témoins pour le type de
crime dont vous êtes accusés», a-t-il dit aux deux hommes.
Kabir Yusuf, 40 ans, et Usman Sani, 18 ans, ont été arrêtés le 19 juin dans
des toilettes publiques non loin du tribunal islamique de Katsina (nord).
La police a affirmé que les deux hommes étaient en train dʼavoir une
relation sexuelle, mais nʼa pas trouvé de témoins directs.
«Ce tribunal vous acquitte pour manque de preuves. Toutefois, votre sé-
jour en prison devrait vous servir dʼavertissement et vous inciter à résister
à toute forme dʼimmoralité», a déclaré le juge Saulawa. La charia (loi
islamique) a été réintroduite dans lʼEtat de Katsina en août 2001. Depuis
le retour à un gouvernement civil en 1999, une dizaine dʼEtats du nord du
Nigeria, majoritairement musulman, ont réintroduit la charia.
Lʼadultère, le viol et lʼhomosexualité sont considérés comme des
crimes passibles de la peine de mort dans ces Etats. Toutefois, si plus
dʼune dizaine de personnes ont été condamnées en vertu de la charia, aucune nʼa été lapidée à ce jour.