Trois couples de cigognes homosexuels couvent des oeufs et élèvent des oisillons dans un zoo, aux Pays-Bas. Un comportement quʼil convient dʼinterpréter avec prudence, selon une spécialiste française.
Les responsables du zoo dʼOverloon, dans lʼEst des Pays-Bas, ont constaté “avec surprise” que trois des couples de cigognes qui couvent des oeufs, dont certains ont donné naissance à des oisillons, étaient homosexuels. Ce sont les anneaux dʼidentification des volatiles qui ont permis de confirmer cette découverte.
“Les trois nouveaux-nés sont entre de bonnes mains”, a précisé lundi Esther Jansen, une porte-parole du zoo. “Le (premier) couple homosexuel mâle et le couple de lesbiennes sʼoccupent aussi bien des petits que les couples hétérosexuels”. Le troisième couple homosexuel mâle couve toujours deux oeufs.
La direction du zoo suppose que les deux couples de cigognes homosexuels ont chassé une cigogne pour prendre possession de ses oeufs. Quant à la mère lesbienne, “il a bien fallu quʼelle soit fécondée par un mâle à un moment donné”, a déclaré Esther Jansen. “Lʼhomoparentalité a été très bien acceptée par les autres membres de la colonie. Tout le monde se porte à merveille”, a-t-elle assuré.
Lʻhomosexualité nʼest pas rare dans le monde animalier, mais les couples se contentent le plus souvent de manifestations de tendresse et de simulations de lʼacte sexuel. Le biologiste américain Bruce Bagemihl, qui nʼa jamais caché son homosexualité, a étudié cette question pendant neuf ans. En 1999, dans un livre intitulé Biological Exuberance : Animal Homosexuality and Natural Diversity (Exubérance biologique : homosexualité animale et diversité naturelle), il affirme que les comportements homosexuels ont été identifiés dans près de 450 espèces. Une thèse qui a suscité la controverse au sein de la communauté scientifique.