Françoise dʼEaubonne, écrivaine et lʼune des fondatrices du
mouvement féministe et homosexuel français dans les années 1970, est
décédée mercredi à Paris à lʼâge de 85 ans, a-t-on appris jeudi 4 août
auprès de sa famille.
La vie de cette femme prolifique, auteur de plus de cinquante livres
(romans, biographies, essais et poésie), a été marquée par ses multiples
engagements, dans la résistance dans le Sud-Ouest puis à la Libération
au Parti communiste quʼelle quitta assez rapidement au début des procès
staliniens.
Françoise dʼEaubonne est née à Paris le 12 mars en 1920 dʼune Espa-
gnole venant dʼune famille de révolutionnaires quʼelle admirait, et dʼun
Français anarcho-syndicaliste originaire de Bretagne.
La lecture du livre de Simone de Beauvoir «Le deuxième sexe», publié
en 1949, fut pour elle fondatrice de son engagement féministe qui dura
tout au long de sa vie. Elle rencontra alors la philosophe avec laquelle
elle se lia dʼamitié, partageant une même contestation de la société.
Front homosexuel dʼaction révolutionnaire
A lʼorigine du MLF (Mouvement de libération des femmes) au début
des années 1960, elle fonda en 1971 avec lʼécrivain homosexuel Guy
Hocquenghem le FHAR (Front homosexuel dʼaction révolutionnaire),
un mouvement radical revendiquant le droit à lʼhomosexualité pour les
deux sexes qui avait été soutenu par le philosophe Michel Foucault.
En 1978, elle fonde Ecologie-Féminisme, deux versants de son enga-
gement quʼelle maintiendra toute sa vie. Ce mouvement, qui a eu peu
dʼécho en France, a en revanche essaimé en Australie et aux Etats-Unis
où une chaire a été créée sur le sujet et où elle a été invitée pour des
conférences.
Chevalier des Arts et des Lettres et mère de deux enfants, ses obsèques
auront lieu mardi 9 août à 9H45 au crématorium du Père Lachaise à
Paris.