Héma-Québec persiste: non au sang des gais

Selon un arrêté signé de la Ministre de la santé française Roselyne Bachelot, en raison de leur orientation sexuelle et des suspicions pesant sur leur état de santé, les homosexuels masculins continuent à être exclus des donneurs de sang. Un « homme ayant eu un rapport avec un homme » est une contre-indication au don. Les raisons de cette discrimination sont expliquées par la ministre de la santé sur le site du journal Libération où elle évoque les risques liés au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) : « D’abord, il y a une période muette de plusieurs jours, entre le moment où la personne a été en contact avec le virus et le moment où le virus circule dans le sang et donc devient détectable. Ce qui pose un vrai problème. Ensuite, les données épidémiologiques sont incontestables : entre 10 et 18 % des gays sont contaminés, alors que ce pourcentage est de 0,2 % pour les hétérosexuels. »
Les propos de Roselyne Bachelot laissent songeur, car la « période muette » qui pose « un vrai problème » n’est pas propre aux homosexuels. Faut-il comprendre que les risques liés aux dérivés sanguins ne sont toujours pas maîtrisés et que les autorités sanitaires en sont conscientes ? Les médecins doivent-ils prendre en compte cette période muette lorsqu’ils réalisent un acte, en particulier chirurgical, et que le patient est un homme homosexuel ? Ces débats, que l’on croyait d’un autre âge, doivent-ils être relancés puisque la ministre parle d’avis d’experts ? Roselyne Bachelot fait aussi un parallèle entre les risques liés à la maladie de la vache « folle » et ceux liés aux homosexuels pour ce qui est des dons de sang… Humour ? Provocation ? Maladresse ?

NDLR: Au Québec, le don de sang est administré par Héma-Québec. Or, malgré une plainte à la Commission des Droits de la Personne, Héma-Québec persiste à considérer le sang des gais comme pestiféré et potentiellement contaminé à 100% par le VIH-SIDA. Pourtant, le sang des toxicomanes par intraveineuses ou des prostituées est parfaitement accepté alors que ces personnes sont beaucoup plus exposées aux risques de contamination non seulement du VIH mais des hépatites, des herpès et de nombreuses autres conditions liées à ces comportements. Il y a longtemps que nous sommes arrivés à la conclusion, ici à la Revue Le Point, qu’Héma-Québec démontre une haine viscérale des personnes homosexuelles et que cette haine est égale à l’antisémitisme et au racisme. Nous invitons d’ailleurs toutes les personnes homosexuelles à ne faire aucun don à Héma-Québec, que ce soit en argent ni en services. L’égalité commence par la fierté! Suivre ce lien pour en savoir plus http://www.ledevoir.com/2008/03/07/179309.html

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