Hydro-Québec hausse dès le 1er avril 2006
le tarif de base de ses abonnés de plus de 5%,
un scandale financier pour les uns, un retour
aux mauvaises habitudes écologiques pour les
autres
Montréal – Le 28 février dernier, la société dʼétat responsable de
lʼapprovisionnement hydro-électrique du Québec annonçait quʼelle
allait augmenter ses tarifs de base de plus de 5% le 1er avril 2006,
prétextant ne plus avoir les budgets nécessaires pour opérer de façon
rentable la société dʼétat québécoise.
Fleuron du Québec depuis les années ʻ70, Hydro-Québec est, dans
le monde, la société hydro-électrique la plus rentable, loin devant
ses équivalents américain et européens. Des milliers de rivières, sur
tout le territoire du Québec, permettent à Hydro-Québec dʼavoir un
approvisionnement quasi illimité et voilà quʼen prétextant ne plus
pouvoir faire les profits exigés par le Gouvernement, Hydro punit ses
consommateurs.
«On a demandé aux québécois, pendant des années, de faire des efforts
pour ne pas gaspiller lʼélectricité, en contrôlant leur consommation,
en effectuant de nombreux changements dans leurs habitudes de
consommation, en modifiant certains systèmes électriques, tout
ça pour montrer lʼexemple et économiser des frais dʼélectricité.
On avait dit alors quʼen investissant dans de nouveaux systèmes,
on allait pouvoir récupérer son argent à moyen terme avec les
économies réalisées. Cʼétait sans compter sur la trahison dʼHydro-
Québec qui nʼavait pas déclarée alors quʼelle allait demander des
augmentations massives des tarifs hydro-électriques, comme si tous
les efforts consentis par les québécois ne comptaient pas, comme si
la parole dʼHydro ne valait rien!», déclare un représentant écologiste. Hydro nʼen finit plus de se
plaindre…
Entre 2004 et 2006, Hydro-Qué-
bec demandait et obtenait du
Gouvernement du Québec des
augmentations tarifaires de plus
de 11%. Dans dʼautres secteurs,
cette simple augmentation serait
lʼéquivalent dʼun choc économi-
que grave.
Chez Hydro-Québec, le fait
de punir tous les efforts des
consommateurs a pour effet
de démotiver le marché face à
lʼéconomie dʼénergie, le Québec
serait, dʼaprès de nombreux ob-
servateurs, au même niveau éco-
logique que dans les années ʻ60.