Par: Google.news
WASHINGTON (AFP) – La Nasa entre dans la dernière ligne droite pour
la reprise des vols de la navette spatiale, interrompus par l’accident de
Columbia début 2003, avec un programme chargé de deux lancements
prévus à seulement huit semaines d’intervalle. Discovery doit inaugurer
le retour des Américains dans l’espace avec un décollage prévu entre le 15
mai et le 3 juin du centre spatiale Kennedy près de Cap Canaveral (Flo-
ride, sud-est). L’orbiteur sera placé sur son pas de tir à partir du 4 avril,
selon les prévisions de la Nasa.
«C’est une étape cruciale signifiant l’achèvement de dizaines de modifi-
cations sur la navette, tout le monde est très impatient de voir cela après
d’aussi longs efforts», a commenté jeudi Jessica Rye, porte-parole du cen-
tre Kennedy, dans un entretien à l’AFP. Quand Discovery roulera vers son
pas de tir, fixée à la verticale sur une plate-forme spéciale évoluant sur des
rails, une autre navette, Atlantis, sera en phase finale de préparation pour
un vol programmé entre le 12 et le 31 juillet.
La proximité des deux vols coïncide avec la nouvelle mesure de sé-
curité prise par la Nasa qui ne lancera Discovery que si une autre
navette est prête à décoller dans les 30 jours pour porter secours aux
astronautes, s’ils devaient rencontrer de sérieuses difficultés en orbite.
Cette décision, qui force la Nasa à mettre les bouchées doubles au cen-
tre spatial Kennedy, est liée au constat de la Commission d’enquête sur
l’accident de Columbia selon laquelle les sept astronautes auraient pu être
sauvés par une mission d’urgence à bord d’une autre navette si les ingé-
nieurs de la Nasa avaient eu conscience de la gravité de la situation.
La mission de 12 jours menée par Discovery visera précisément à tester
les nouveaux équipements et procédures mises en place pour détecter
les problèmes et éviter une répétition du drame du 1er février 2003.
Les astronautes devront notamment sortir dans l’espace pour inspecter
l’extérieur de la navette, avec une attention particulière pour son bouclier
thermique.
Columbia s’était désintégrée lors de sa rentrée dans l’atmosphère quand le
plasma (air à haute température) s’était engouffré par une fissure dans le bord
d’attaque de son aile gauche, faisant fondre sa structure interne en aluminium.
La fissure avait elle-même été provoquée par l’impact d’un morceau de mousse
isolante arraché du réservoir central par la poussée au décollage. Le réservoir
sur lequel est fixé la navette est désormais modifié pour limiter les risques po-
sés par la mousse isolante. La navette et le réservoir central sont aussi équipés
de nouveaux capteurs pour détecter une augmentation anormale de la tempé-
rature et de caméras vidéo pour surveiller le bon déroulement du décollage.