La séduction dans le monde animal au Mu- séum d’Histoire naturelle

Par: Google.news

Les animaux ont développé des signaux sonores, visuels, odoriférants,

pour se reconnaître et attirer le partenaire sexuel. Mais ils se trouvent

confrontés, pour ce faire, aux obstacles de la nature. Enfin, leurs messages

d’amour peuvent attirer également des prédateurs. Trois étapes étonnantes

de cette exposition à voir et à entendre.

«Différents types de signaux, chimiques (odeurs, phéromones), sonores

(chants des oiseaux, brame du cerf), visuels (danse, parade, couleurs)»

sont au coeur de la reproduction animale, explique Marc Théry, commis-

saire de l’exposition et spécialiste au CNRS de la communication et de

l’évolution des signaux.

Tout au long de l’exposition, l’animal se découvre, empaillé, dans des

petits films documentaires, des jeux, des démonstrations. Toujours sur-

prenant.

Etrange danse nuptiale des escargots : pour se stimuler, dressés l’un contre

l’autre, ils se transpercent d’une aiguille de calcaire cachée dans leur sole

de reptation.

Le brame du cerf appelle les femelles éparpillées dans les bois. Mais il

permet également à celles-ci de reconnaître le mâle le plus puissant car

les muscles utilisés pour le bramement sont également ceux qui servent

au combat.

Le mâle araignée-loup joue du tam-tam en frappant son abdomen sur

des feuilles mortes, la chauve-souris pipistrelle utilise des ultrasons, la

femelle moustique susurre (Bzzz…) sur une fréquence particulière pour

attirer les mâles de la même espèce, le verrat disperse des phéromones, le

museau et l’arrière-train du singe mandrill se colorent…

Ces signaux sont dits «honnêtes», note Marc Théry, parce que la puis-

sance ou la variété du cri, du chant, l’éclat des couleurs… montrent aux

partenaires sexuels éventuels quels sont les mâles les plus à même d’assu-

rer une descendance résistante.

Mais encore faut-il savoir se servir de ces signaux pour communiquer. Un

poisson très coloré n’a de chances qu’en surface : à 10 m on ne voit plus

l’orange et à 95 m seul le bleu se distingue. Dans une forêt sombre, le

lézard ne peut se signaler à la femelle qu’en gonflant régulièrement sous

son cou une poche rouge.

La femelle poisson-lanterne, au tréfonds de l’océan, agite une petite

«lampe frontale» pour attirer proies et mâle. Les poissons qui veulent se

faire entendre très loin doivent vocaliser dans le «couloir acoustique», une

zone située à quelque 1.000 m de profondeur. Au-dessus ou au-dessous,

les sons se perdent.

L’alouette des champs peut se permettre de faire des trilles aiguës… pas

le pigeon ramier, qui doit émettre un son grave pour être entendu dans un

milieu urbain aux nombreux obstacles.

Malheureusement, ces signaux d’appel à l’amour ont un revers : les pré-

dateurs sont également à l’écoute. Telle la chouette hulotte qui fond sur le

crapaud accoucheur ou la mouche ormia qui repère le grillon à son cri-cri

et dépose sur lui ses larves : elles pénètrent dans son corps et le dévorent

de l’intérieur.

Et les tromperies sont nombreuses : la luciole photinus attire le mâle de

l’espèce proche photuris en imitant son clignotement, pour le manger.

L’exposition fourmille ainsi de révélations déconcertantes sur le monde

animal et se termine par une étape en forme d’énigme : d’où vient le pou-

voir de séduction d’un Casanova ?

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