Par: Le JAG
30 janvier 2024, SAINT-HYACINTHE – Lors de la conférence de presse tenue lors de la Journée Arc-en-ciel, événement organisé par La Table régionale des organismes communautaires (TROC) Montérégie et les Corporations de développement communautaire (CDC), en collaboration avec le JAG organisme LGBT+, le directeur général de ce dernier, Monsieur Dominique Théberge a fait part aux médias de la réalité précaire de son organisation.
Il a d’abord souligné que l’initiative d’aujourd’hui, qui est une première sur le territoire de la Montérégie, est un franc succès et que le soutien des groupes communautaires à la cause LGBT+, ainsi qu’à son organisme – seul organisme régional LGBT+ en Montérégie – est indéniable. Il a d’ailleurs remercié chaleureusement les 12 CDC, la TROC Montérégie, ainsi que près de 200 participant.e.s de groupes communautaires du territoire qui ont participé à cette grande mobilisation régionale, afin d’éduquer et promouvoir l’inclusion et le vivre ensemble dans leurs organisations, pour leurs employé.e.s, leurs membres et leurs usagé.e.s.
Malgré cet engouement et avec la montée de la violence, de l’homophobie et de la transphobie, particulièrement depuis les attaques frontales contre la communauté LGBT+ sur le territoire, comme à Sainte-Catherine, avec la manifestation contre l’heure du conte de la drag-queen Barbada, en plus du lynchage public de mx Martine à Richelieu, sans parler des nombreux rapports d’incidents violents rapportés par les organismes de service aux quatre coins de la Montérégie, le constat est alarmant : LE JAG, actuellement, ne peut suffire à la demande!
En effet, les listes d’attentes de demandes d’aide subissent des retards de plusieurs mois, lorsque répondues dans la semaine normalement. Une fermeture partielle du point de service de la Montérégie Ouest a été nécessaire, par manque de financement. L’obligation de refuser plusieurs demandes de formation par manque de ressources et la liste ne fait que s’allonger..
« La montée de la violence, de l’homophobie et de la transphobie a fait céder la digue de protection qui était déjà fragile. Les victimes vivent l’éclatement de familles qui n’ont pas eu le soutien nécessaire, des professionnels qui sont désemparés ne sachant plus comment intervenir et trop souvent et de plus en plus, des Québécoises et des Québécois qui ont des idéations suicidaires ou qui passent à l’acte irréversible aussi jeune que 14 ans ! »
– Dominique Théberge, directeur général – Le JAG
Ayant la plus grande croissance démographique du Québec, avec une population qui augmente considérablement et étant la deuxième région la plus populeuse de la belle province, il est difficile de comprendre l’immense fossé entre le financement des ressources LGBT+ d’ici, et celui dédié aux ressources de la métropole québécoise, soulignant que la Montérégie est plus populeuse que six provinces canadiennes et que 11 états américains.
Malgré la rencontre positive récente avec le Centre intégré de santé et services sociaux (CIUSSS) de la Montérégie-Centre, qui a d’ailleurs reconnu le caractère unique du JAG et l’importance de consolider l’organisme sur l’ensemble du territoire, M. Théberge a tout de même des inquiétudes très sérieuses pour la suite, comme le CIUSSS n’a pas malheureusement pas tous les pouvoirs pour agir.
Lors de la visite dans les locaux de l’organisme en novembre dernier, le député de Taillon et ministre des Services sociaux, M. Lionel Carmant, a mentionné son incapacité à intervenir dans ce dossier. « Quoi qu’il en dise, je persiste en disant que pour changer les paradigmes dans le contexte actuel, il faut de la volonté politique et que le ministre Carmant a aujourd’hui, l’occasion rêvée de changer la donne. Il en va de notre cohésion sociale, la seule option viable pour découvrir nos ressemblances et surtout, pour apprendre à vivre ensemble », de dire M. Théberge.