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Une étude publiée dans la revue Science Translational Medicine montre que les plaquettes de patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) hébergent le VIH infectieux, malgré une thérapie antivirale combinée efficace supprimant la charge virale dans le sang. Chez ces patients, la présence de VIH dans les plaquettes est fortement corrélée à l’échec de rétablissement de réponse immune T CD4+. Les chercheurs montrent in vitro que les plaquettes peuvent propager le virus infectieux aux macrophages, l’un des réservoirs tissulaires du virus, établissant une voie alternative de dissémination du VIH vers ce type de réservoir.
Le rôle des plaquettes dans l’hémostase est bien connu, mais récemment, d’autres fonctions leur ont été attribuées. Ainsi, les plaquettes interagissent avec des pathogènes, bactériens ou viraux. Il avait été récemment montré in vitro que les plaquettes capturaient le VIH. Parmi les patients ayant une cART efficace en termes de charge virale, 20 à 30% sont en échec immunologique ne parvenant pas à rétablir une réponse immune correcte en termes de nombre de cellules CD4+ après au moins 12 mois de traitement (dits patients non répondeurs immunologiques). Les chercheurs ont comparé les statuts immunologiques des patients ayant ou non du virus dans leurs plaquettes et montré que la présence de VIH infectieux dans les plaquettes des patients est en forte corrélation uniquement avec l’échec immunologique. Les plaquettes sont issues des mégacaryocytes de la moelle.
Les chercheurs ont également observé que les mégacaryocytes de patients en échec immunologique étaient infectés par le VIH ce qui expliquerait que les plaquettes qui en dérivent contiennent du virus.
D’autre part, les plaquettes finissant leur vie en étant phagocytées par des macrophages, la transmission du VIH infectieux des plaquettes aux macrophages tissulaires a été testée in vitro. Les plaquettes de patients qui contiennent du VIH peuvent propager l’infection in vitro aux macrophages selon un processus qui peut être inhibé en bloquant l’interaction plaquette-macrophage avec l’agent thérapeutique antiplaquettaire, Abciximab.
En conclusion, cette étude met en lumière la physiopathologie du VIH en décrivant une autre voie de dissémination virale dans laquelle les plaquettes jouent le rôle de transporteurs transitoires de virus infectieux et de nouveaux acteurs de la transmission du VIH de cellule à cellule qui contribuerait à entretenir le réservoir viral existant au niveau des macrophages tissulaires des patients sous traitement antirétroviral. La présence de plaquettes contenant le VIH caractérise une récupération immunologique médiocre chez les patients infectés par le VIH traités par des antirétroviraux. Elle constitue un marqueur prédictif potentiel pour la conception de stratégies thérapeutiques efficaces contre l’échec immunologique qu’on ne sait pas traiter à ce jour.
Covid-19: Les personnes vivant avec le VIH ne sont pas plus exposées
(Par: VIH.org) Les données sont rassurantes : À ce jour, aucune donnée scientifique ne permet d’affirmer que les personnes vivant avec le VIH sont plus exposées au risque d’acquisition du Covid-19 ni qu’elles développeront une forme plus grave de l’infection.