Au moyen-âge, on allait chercher le Maire, on lui faisait un procès sur
la place publique et si le peuple était fâché, on le décapitait sans autres
formalités. Aux récentes élections à Montréal, le Village a expulsé son
chef sans même lui demander de rendre des comptes. Robert Laramée a
simplement été expulsé du Village!
En 2001, le Village gai de Montréal avait placé au pouvoir Robert Lara-
mée, non pas que les électeurs avaient quelque chose à reprocher à lʼex-
conseiller municipal Sammy Forcillo, seuls quelques électeurs avaient
fait la différence. Lʼopportunité créée, Laramée prenait ainsi le contrôle
du centre-ville de Montréal pour quatre ans dʼactivités qui laisseront un
goût amer dans la bouche des responsables de son élection. Village laissé
à lʼabandon, fermetures nombreuses de commerces ne pouvant plus évo-
luer dans un quartier aussi négligé, nombre record de prostitués et de
drogués, rues aussi sales que dans de nombreux bidonvilles de pays pau-
vres, gestion des contraventions en perte de contrôle, sauf pour quelques
lampadaires remplacés, Laramée aura donné au Village gai de Montréal,
naguère reconnu pour sa splendeur, des airs de pays du tiers-monde.
Le peuple a donc renvoyé son chef et lʼa remplacé par celui qui avait
perdu son élection par erreur quelques années auparavant. Sammy
Forcillo, un ancien du Village qui avait justement contribué de 1997
à 2001 à donner au Village les moyens dʼattirer une masse importante
de touristes américains qui voyaient en Montréal un havre de paix, de
sécurité et de propreté est donc revenu au pouvoir. Et sʼil devait garder
ses mêmes habitudes quʼà lʼépoque, une fois reposé et confirmé dans son
rôle de représentant du quartier gai, il devrait faire tourner la machine
et redonner aux gais et lesbiennes du Québec le quartier dʼantan, qui
pouvait être fier de sa place internationale. Le temps presse malheureu-
sement car avec la venue dans quelques mois des Outgames mondiaux,
le nouveau représentant aura fort à faire pour non seulement réparer des
années de laisser-aller mais pour redonner aussi ses lettres de noblesse
à ce qui est devenu sous Laramée la poubelle de lʼAmérique du nord!
04
Le Village gai empêche aussi les «accointances» du Maire déchu de pren-
dre le pouvoir à sa place. Les associés du maire retournent à leur job
régulier, ouf!
Jean-Yves Duthel, responsable des relations publiques pour les Outgames de
Montréal, visé par ses propos outranciers à lʼencontre de certains de ses pro-
pres électeurs corporatifs et individuels, qui devrait se voir signifier dans les
jours qui viennent une action en diffamation de la compagnie de bière Pride,
nʼa pas réussi à convaincre les électeurs du Village que ses intentions étaient
pures et nobles et quʼil avait les qualités requises pour diriger un territoire de
toute évidence en état de crise. La mairie lui sera donc refusée mais la question
posée par le Point dans sa dernière édition reste: Est-ce que les Outgames
peuvent se permettre dʼêtre représentés par une personne qui possède un
casier judiciaire grave et dont on tait volontairement lʼidentité? Oui ou
non? Me semble que la question est simple, pourquoi ne pas y répondre?
Quant à Madame Louise OʼSullivan, bien intentionnée à la base, elle
a peut-être été un peu naïve en croyant que des inconnus ne sʼiden-
tifiant pas à la communauté gaie pourraient intéresser les électeurs,
sans parler dʼhomosexualité. Loin derrière les autres candidats, Ma-
dame OʼSullivan aura quelques années pour mieux évaluer et com-
prendre la réalité homosexuelle de lʼarrondissement Ville-Marie.