Roger-Luc Chayer
Pour cette chronique, nous avons eu le privilège d’interviewer Madame Joanie Thibault, hypnothérapeute, intervenante en santé mentale et formatrice à l’École de Formation professionnelle en Hypnose du Québec. Elle a exprimé le désir de revenir sur les Rencontres Internationales de l’Hypnose qui ont eu lieu en novembre dernier.
« Il y a eu un taux de participation très élevé pour ces premières Rencontres Interna-tionales. Nous sommes à un stade avancé dans la recherche sur l’hypnose, où nous pouvons réaliser des méta-analyses. Ces analyses regroupent plusieurs études scientifiques, reprenant l’ensemble des résultats obtenus pour former une étude plus vaste et approfondie, avec un plus grand nombre de participants. Les résultats sont intéressants pour enrichir nos con-naissances actuelles sur l’hypnose, mais ils nécessitent une nuance, car il reste encore beaucoup de recherches à effectuer en raison de la vaste complexité du sujet et de ses implications. Nous comprenons bien les effets de l’hypnose, mais nous ne saisissons pas entièrement les raisons sous-jacentes de ces effets. Depuis l’émergence des neurosciences, nous avons bénéficié d’une meilleure compréhension du fonctionnement du cer-veau en relation avec l’hypnose« , nous explique Joanie.
Gay Globe a saisi l’occasion de l’entrevue avec Madame Thibault pour approfondir sa compréhension de l’enseignement de l’hypnose, une science encore largement méconnue. En ce qui concerne l’appro-che pédagogique à l’École de Formation professionnelle en Hypnose du Québec (EFPHQ), est-ce qu’on y enseigne une seule approche?
« L’EFPHQ adopte une approche éclectique en explorant diverses techniques avec un esprit ouvert, car chaque professionnel peut déterminer quelle approche lui convient le mieux. Techniquement, il y a toujours un équilibre entre la théorie, une discussion approfon-die sur les aspects techniques, et enfin la mise en pratique des expériences vécues au cours des sessions. Autrement dit, chaque module est composé d’une phase théorique suivie d’une phase pratique. »
Comment se déroule précisément la phase pratique? « Les cours se déroulent principalement en ligne actuellement en raison d’une demande internationale importante, rendant difficile l’organisationde cours en présentiel. »
Dans le cadre de vos études et de la phase pratique, parvenez-vous à pratiquer l’hypnose les uns sur les autres en ligne? « Absolument! Fondamentalement, il n’est pas nécessaire d’avoir un contact physique avec la personne pendant l’état d’hypnose. Les seuls prérequis dans la pratique professionnelle, que ce soit en cabinet ou en ligne, sont que le client se trouve dans un espace confortable, sécurisé, et dans un lieu où il peut suivre la séance en toute tranquillité. Il serait même envisageable d’hypnotiser une personne par téléphone, bien que cela demeure une exception », conclut Joanie Thibault. Son interview a été extrêmement captivante, suscitant en moi de nouvelles questions pour les chroniques à venir. Merci, Joanie Thibault !