L’homosensualité vous connaissez?

Image homosensualité

Roger-Luc Chayer (Image: Gay Globe)

L’homosensualité est une explication intéressante quant à l’amitié très profonde que peuvent se porter deux personnes de même sexe.

Il existe, en matière de sexualité et de sensualité humaines, une vaste panoplie de définitions sur l’amour, l’amitié et les relations entre personnes de même sexe. Les sociologues sont les experts en matière de relations humaines, et si je vous en parle aujourd’hui, c’est parce que j’ai récemment découvert un nouveau terme : l’homosensualité. Connaissez-vous ce terme ?

C’est en visitant des pages de groupes Facebook gays au Maroc, en Algérie et en Tunisie, pour me tenir informé de ce qui se passe dans ces pays, que j’ai remarqué l’utilisation fréquente du terme « homosensualité », afin d’éviter de dire « homosexualité ». Comme nous le savons tous, il existe dans les pays musulmans une intolérance assez marquée pour les relations entre personnes de même sexe. Plutôt que d’admettre leur homosexualité, de nombreux hommes préfèrent parler d’homosensualité, un terme beaucoup mieux accepté. Mais qu’est-ce que l’homosensualité au juste ?

La définition exacte est difficile à trouver, car il ne semble pas exister de consensus clair. Cependant, selon Wikipédia, « En sociologie, l’homosocialité décrit les relations fréquentes et régulières entre membres du même sexe qui ne sont pas d’une nature romantique ou sexuelle, telles que l’amitié, le mentorat ou la bromance. Par définition, elle ne suppose ni l’hétérosexualité ni l’homosexualité et se distingue de l’homoaffectivité (affections fortes entre personnes de même sexe), l’homosensualité (relations sensuelles entre personnes de même sexe, mais sans érotisme, comme entre père et fils, mère et fille, camarades militaires ou entre sportifs) et l’homoérotisme (relations érotiques entre personnes de même sexe). Le contraire de l’homosocialité est l’hétérosocialité, où l’on préfère des relations non sexuelles avec l’autre sexe. L’homosocialité a été vulgarisée par la discussion d’Ève Sedgwick sur le désir homosocial masculin, alors qu’elle avait été définie avant par Jean Lipman-Blumen comme une préférence sociale (et non sexuelle) pour les membres de son propre sexe. Le terme s’utilise dans les débats féministes pour qualifier des aspects de la solidarité entre mâles. En outre, certains féministes reconnaissent un lien étroit entre l’homosocialité féminine, le féminisme et le désir lesbien. Les sociologues, quant à eux, se penchent sur la question controversée du rapport entre l’homosocialité et l’homosexualité. » Bien que la partie concernant les relations sensuelles entre membres d’une même famille, militaires ou sportifs soulève des questions d’inceste selon moi, le reste est assez intéressant.

Combien de fois ai-je vu deux hommes se tenir par les épaules en marchant ou se coller en regardant la télé sans qu’il y ait la moindre sexualité impliquée entre eux ?

L’homosensualité est donc certainement une explication intéressante de l’amitié très profonde que peuvent se porter deux personnes de même sexe. Cette forme d’amitié implique certainement un confort évident avec sa propre sexualité. J’ai l’impression qu’il doit être assez rare qu’un hétéro macho, inquiet de sa sexualité et qui a peur des apparences, puisse se laisser aller à quelque forme de sensualité avec un autre homme.

Enfin, la découverte de ce mot, en ce qui me concerne, vient confirmer le vaste éventail des relations entre les personnes. Notre drapeau gay pourrait, en fait, être celui de toutes les femmes et tous les hommes, comportant des dizaines d’autres couleurs. Et pourquoi pas ?