Benoît Boisvert
Dans le cadre de nos chroniques sur l’ hypnose, en collaboration avec l’École de formation professionnelle en hypnose du Québec, il nous fait plaisir de répondre aux questions ou suggestions de sujets des lecteurs.
Pour cette édition, nous recevons Monsieur Benoît Boisvert, président et chargé de cours à l’École de formation professionnelle en hypnose du Québec, qui a aussi été formé à la Maison Plein Coeur de Montréal, spécialisée dans les soins pour les personnes atteintes du VIH. Benoît possède donc une expertise exceptionnelle sur le sujet traité aujourd’hui.
« En hypnose, on répond aux besoins spécifiques du client et dans le cas des personnes vivant avec le VIH, elles ont les mêmes besoins que tout le monde. Peu importe ce que la personne vit ou ce qu’elle est, c’est un être humain qu’on accompagne. Par exemple, si je fais mon coming-out, vais-je perdre ma famille? Si je perds ma famille, est-ce que je vais en trouver une autre au sein des communautés LGBTQ+? Comment s’intégrer au travers d’un coming-out? Est-ce que je vais perdre mon emploi? Est-ce que je vais avoir des problèmes avec l’estime de soi? Toutes ces situations sont des passages obligés ou presque », nous explique Benoît.
Souvent, les personnes atteintes du VIH sont victimes de préjugés de leur entourage personnel et professionnel, ce qui cause une anxiété importante, parfois une dépression ou un burn-out, c’est connu et ce, même en 2022.
« Les gens viennent me voir pour faire face à ces situations angoissantes et pour les aider. Parfois, recevoir un diagnostic médical peut entrainer une autre sorte d’anxiété qui est la peur de la mort. L’hypnose permet de désamorcer le processus d’anxiété et d’accepter ces différents passages. Les personnes atteintes du VIH vivent une multitude de petits deuils au quotidien et elles ont parfois besoin d’être accompagnées. Certains vivent ces deuils comme des échecs aussi à la longue, cela peut dégénérer en des crises de panique. L’hypnose est un outil très efficace pour calmer le jeu ».
De façon concrète, le thérapeute en hypnose va enseigner des techniques pour affronter ces situations, des façons de garder ses moyens, d’avoir un meilleur contrôle sur ses émotions. Ces astuces peuvent être utilisées au quotidien, nous explique le président de l’EFPHQ qui connaît clairement le sujet.
« Souvent on va utiliser un ancrage avec un signe-signal. Par exemple moi c’est avec mon pouce et mon index que je touche. Si je maintiens le geste, ma voix va descendre un peu, je vais automatiquement être plus calme et si j’ajoute le même geste avec l’autre main, je double l’effet calmant, mais cela ne se fait pas automatiquement, il faut avoir acquis le lien entre le geste et le résultat souhaité via un accompagnement hypnotique et après un certain temps, ça devient automatique », explique Benoît qui accompagne même certaines personnes en phase terminale de leur maladie. L’objectif est de toujours permettre un passage vers quelque chose de mieux, de permettre aux gens de mieux se sentir et de retrouver la sérénité malgré les embûches de la vie. Merci Benoît pour cette entrevue.