Mon ami se meurt II

Je vous avais parlé il y a quelques semaines de cet ami qui se meurt d’un cancer agressif et des questions que je me posais sur de possibles traitements à l’étranger et le devoir moral de lui en parler ou pas sachant tout ce que comportaient de telles alternatives sur sa vie.

Jean se meurt actuellement, il est aux soins paliatifs d’un hôpital montréalais et son cas est très difficile autant pour lui qui a pleinement conscience de la mort toute proche et pour ceux qui l’accompagent et ses amis.

Quand j’ai voulu lui en parler il y a deux semaines, je l’ai trouvé dans un tel état que je me suis demandé si je ne venais pas bousiller sa fin de vie avec de faux espoirs. Il était partiellement paralysé, la chimio annulée, physiquement très changé par les médicaments et la maladie, j’ai décidé de ne pas lui parler d’alternatives parce que je sentais que c’était le faire souffrir encore plus avec des espoirs qui ne sont peut-être que des rêves.

Il s’agit d’une décision qui ne me satisfait absolument pas. Elle me laisse dans le doute, et si un traitement alternatif avait pu lui redonner un peu de vie, un peu de qualité de vie? Je ne le saurai pas et ça me ronge la conscience. Il se meurt, il est pleinement conscient, il perd chaque jour ses moyens, ses yeux sont toujours là, son regard, il nous donne toute une leçon de vie et de mort.

Un être formidable se meurt et je n’ai pas réussi à me décider à lui parler…