Roger-Luc Chayer
Le 14 mai dernier, nous recevions un courriel injurieux de la part de monsieur Jean-Marc Guérin qui s’indignait de la présence de Brigitte Bardot sur notre page couverture de la dernière édition tout en ajoutant quelques insultes sur nos autres couvertures. J’ai décidé de lui répondre ici, dans nos pages.
Il reprochait à Madame Bardot des propos qu’il qualifie «d’homophobes», reprenant essentiellement un reproche que l’on peut retrouver sur Wikipédia. Malgré les propos de Madame Bardot, qui étaient loin de choquer l’ensemble de la communauté gaie, loin de là, il ne faut pas commettre l’erreur de généraliser sur l’ensemble de sa vie et de sa carrière, l’impact d’une erreur.
Est-ce qu’on peut effacer l’ensemble de son oeuvre sous prétexte que quelques cabochons se sont offusqués de ses propos, certes crus, mais dans certains cas véridiques sur le comportement de certaines personnes de la communauté gaie lors des parades de la fierté? Avant de donner son opinion, est-ce qu’elle n’avait pas été une star prolifique du cinéma, une des actrices les plus belles et les plus populaires au monde à une certaine époque? Est-ce qu’elle n’a pas été une formidable chanteuse? Et puis que dire de sa lutte pour les droits et le respect des animaux, ce militantisme qui a contribué à faire avancer les lois dans de nombreux pays!
Brigitte Bardot avait sa place sur la couverture de Gay Globe parce qu’elle a fait bien plus à elle seule pour nous, les gais, en nous remettant à notre place pour des gestes qui ne nous font pas toujours honneur, plus que de nombreuses assos homos.
Jean-Marc Guérin nous reprochait aussi le ridicule de nos autres couvertures, les qualifiant de «quétaines». Denis Coderre (maire du Village), Doris Day (pour son support à Roch Hudson), la Reine Élisabeth (pour l’imposition de nouveaux règlements sur la protection des minorités au Commonwealth), Stéphanie de Monaco (pour la fondation d’AIDS Monaco), Vladimir Poutine (pour l’instauration d’une loi anti-gais en Russie), le Sultan du Brunei (pour la peine de mort envers les gais), Cyndi Lauper (pour le financement d’un centre d’hébergement pour itinérants homos à New York, et j’en passe…
Qualifier de quétaines les actes de ces personnes démontre la méconnaissance crasse de monsieur Jean-Marc Guérin de ce qui se fait dans le monde pour ou contre nous collectivement. Il aurait peut-être préféré des gars musclés en bobettes sur la couverture? On laisse ça à notre compétiteur: nous on vise plus haut que la ceinture Monsieur!