(Selon le Journal de Montréal)
L’ancien directeur général de Vision Montréal, Robert Laramée, a été reconnu coupable d’avoir enfreint la loi sur l’assuranceemploi en payant un employé en dessous de la table. Il devra payer une amende s’élevant à 5 000 $.
Les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés entre les mois d’avril et décembre 2007, selon les documents de la cour. Il était alors directeur de la résidence pour personnes âgées Les Habitations les II Volets dans le quartier Rosemont.
Il faisait face à 16 chefs d’accusation pour avoir participé, consenti ou acquiescé à la perpétration d’une infraction à la Loi sur l’assurance-emploi. Il a aussi été reconnu coupable de deux chefs pour avoir fourni des renseignements faux ou trompeurs aux autorités.
Une enquête publiée par le Journal en octobre dernier, le manège des petits «extras» en dessous de la table, s’est déroulée sur plusieurs années.
Avec l’argent de la buanderie
Les paiements d’Uldège Couture se faisaient avec l’argent que les pensionnaires mettaient pour le lavage ou les transports des résidents.
En plus d’être employé de Robert Laramée, Uldège Couture était bénévole et conseiller pour Vision Montréal avant de claquer la porte au début 2009 lors de la crise de leadership impliquant Benoît Labonté.
Robert Laramée avait fait l’objet d’une dénonciation volontaire au fisc pour un montant de 60 000 $. On ne sait toutefois pas à combien exactement se sont élevés les paiements sous la table puisqu’ils n’étaient pas toujours notés.
- Le conseil d’administration de la résidence a renouvelé sa confiance au directeur jugeant qu’il avait fait ces paiements pour éviter «d’être dans le trou.»
(Par Le Point)
Alors qu’il était conseiller municipal dans l’Arrondissement Ville-Marie, Robert Laramée avait fait l’objet d’un lourd dossier d’enquête sur son manque de gestion et l’abandon de l’Arrondisssmement, publié dans la Revue Le Point, ce qui avait mené vers son expulsion de la ville par les électeurs. Des pages de photos de poubelles et d’ordures, dans l’arrondissement de Laramée, avaient alors été publiées par Le Point alors que le même Robert Laramée déclarait être en plein contrôle de la propreté dans son arrondissement.
Or, à cette époque, on avait accusé l’éditeur du Point, Roger-Luc Chayer, de vouloir nuire à Laramée alors qu’il n’avait fait que son travail de journaliste et qu’il avait attiré l’attention des gens du Village gai de Montréal vers les agissements graves de celui qui prétendait les représenter à l’hôtel de Ville. Le Tribunal aura donc donné raison au journaliste quant à l’honnêteté de Robert Laramée.
(Selon le Journal 24H)
L’ex-conseiller municipal Robert Laramée a versé pendant des années des honoraires en dessous de la table à des employés de la résidence pour aînés qu’il dirige. Le tout avec l’accord du conseil d’administration.
Cette manière de procéder de l’ancien directeur général de Vision Montréal et bras droit de Benoît Labonté a duré 18 ans, selon une enquête du Journal, notamment durant les années où il a siégé à l’Hôtel de Ville de Montréal.
Durant son implication en politique, il a continué de diriger les Habitations Les II Volets, dont les deux résidences, la Maison de la paix et la Maison Saint-Étienne, ont pignon sur rue dans le quartier Rosemont.
Le nom de l’ancien directeur général de Vision Montréal a rebondi dans l’actualité cette semaine alors qu’il a soutenu ne rien savoir du système de prête-noms mis en place pour financer le parti avec l’argent de certaines entreprises fournis durant la course au leadership de 2008.
Il a également dû se défendre d’attaques de Benoît Labonté qui l’accuse d’avoir «dilapidé la caisse du parti» avant son arrivée comme chef.
Il a aussi dû admettre qu’il avait touché un double salaire au cours de l’élection partielle dans Outremont en 2007
Les employés de la résidence qui agissaient officiellement de façon bénévole recevaient des petits extras. Ainsi, on versait 300 $ par mois au concierge qui touchait déjà de l’assurance-emploi. Au moins deux autres employés ont reçu de l’argent ou des cadeaux non déclarés.
L’argent de la buanderie
Ces montants provenaient notamment de la buanderie et des déboursés faits par les résidants âgés pour leur transport avec un véhicule appartenant à la résidence.
«L’enveloppe globale ne permettait pas d’arriver à moins d’être dans le trou et enregistrer un déficit», indique le président du conseil d’administration Jean-Pierre Beaudet. «Pour ce faire, M. Laramée et l’ancien c.a. avaient trouvé une solution dans le but de payer du monde pour des services rendus, payer du monde en cadeaux, pourboires, etc.»
Or, les montants qui ont transité sont inconnus. «C’était comptabilisé ici à la mitaine. Ça a été corrigé», dit Jean-Pierre Beaudet. «On prenait un bout de papier et on écrivait 10 $ à monsieur Untel. Ce n’était pas toujours noté.» Certains de ces papiers ont également disparu dans l’incendie qui a frappé la résidence il y a deux ans.
Dénonciation au fisc
Ce dernier assure qu’à son arrivée en poste en juin dernier, on a revu toutes les façons de faire au niveau administratif. Les dirigeants ont même fait une dénonciation au fisc pour un montant de 60 000 $ au provincial et au fédéral.
On ne sait toutefois pas avec certitude si ce montant pourrait être plus élevé. «Ce n’était pas comptabilisé officiellement. Combien? Personne icitte va pouvoir te le dire», dit celui qui a été commandant au SPVM.
L’ancienne présidente du conseil d’administration, France Pellerin, a brièvement parlé au représentant du Journal. «Il n’y a aucun problème, je ne comprends pas cet appel-là», a-t-elle dit avant de dire qu’elle devait raccrocher parce qu’on l’attendait. «J’ai besoin de prendre du recul, grand besoin. J’ai remis les dossiers comme il faut.»
Robert Laramée n’a pas rappelé à la suite des multiples appels du Journal. Le président du conseil d’administration a indiqué qu’on devait s’adresser à une firme de consultation avant de se raviser et de dire que M. Laramée ne nous parlerait pas.