SIDA Une nouvelle piste prometteuse

PARIS (AFP) – LʼInstitut Pasteur et la firme GlaxoSmithKline Bio-
logicals ont annoncé lundi quʼils sʼengageaient dans une collaboration à
lʼéchelle européenne pour poursuivre des recherches sur un vaccin contre
le virus du sida (VIH) dérivé dʼun vaccin contre la rougeole.
Les recherches en sont à un stade «très, très précoce», a relevé devant la
presse Gerald Voss, responsable du développement des vaccins anti-VIH
chez GSK Biologicals.
Entamés voici cinq ans à lʼInstitut Pasteur, les travaux en sont restés au
stade de lʼexpérimentation animale, a expliqué Frédéric Tangy (Unité des
virus Lents, Institut Pasteur), qui mise sur la collaboration avec GSK Bio-
logicals et un financement de lʼUnion européenne pour lancer des essais
chez lʼhomme.
Le projet, qui a reçu une subvention de 5,5 millions dʼeuros de lʼUE,
doit être mené en collaboration avec quatre centres de recherche situés en
France (Hôpital Cochin à Paris), en Belgique (Université de Gand) et en
Grande-Bretagne, ont précisé lʼInstitut Pasteur et GSK Biologicals.
La collaboration est prévue pour durer quatre à cinq ans et les essais chez
lʼhomme devraient commencer «au cours de la troisième année», selon
lʼInstitut et GSK.
Frédéric Tangy a précisé avoir décidé de travailler à partir du vaccin
contre la rougeole contenant un virus vivant atténué, parce quʼon «sait
le fabriquer industriellement», quʼil est «très sûr» et assure une mémoire
immunitaire à long terme.
«Si on met des protéines du VIH» dans le vaccin contre la rougeole,
cela pourrait «permettre dʼinstaller une mémoire (NDLR immunitaire)
très longue qui pourrait être rappelée par un autre vaccin», explique-t-il,
avec lʼespoir de mettre au point un vaccin protégeant contre la rougeole
et le sida utilisable en Afrique.
Lʼidée pourrait être, selon Gerald Voss, dʼassocier plusieurs types de
vaccins anti-VIH différents, lʼun servant à la primo-vaccination, alors
que GSK sʼest engagée dans trois voies de recherches différentes pour
trouver un vaccin anti-VIH, dont celle mise au point par lʼéquipe de
Frédéric Tangy.
Vaccin contre le sida:
lʼANRS reprend ses essais
Lʼessai VAC18 sur un vaccin préventif contre le virus du sida va pouvoir
redémarrer, a annoncé aujourdʼhui lʼAgence nationale de recherches sur
le sida (ANRS). Lancé en novembre 2004, cet essai de phase II avait
été suspendu dès le mois suivant à cause dʼun incident apparu non pas
en France mais aux Etats-Unis. Au cours dʼun essai utilisant le même
candidat vaccin, une personne avait développé une inflammation de la
moelle épinière. Par mesure de précaution, lʼAgence française de sécurité
sanitaire et des produits de santé (Afssaps) avait préféré stopper lʼessai
français.
Cependant rien nʼa permis dʼétablir de lien de cause à effet entre la prise
du vaccin et cette affection, précise aujourdʼhui lʼANRS. Lʼessai va donc
être relancé en France, avec un nouveau groupe de 132 volontaires. Le
candidat-vaccin contient des lipopeptides obtenus à partir de fragments
de protéines du VIH (des peptides synthétisés) et de lipides. Cette com-
binaison doit induire une réponse immunitaire cellulaire, la production
de lymphocytes CD4 et CD8, des cellules «tueuses» devant éliminer le
virus présent dans lʼorganisme. Après une phase I visant à vérifier lʼinno-
cuité du produit, la phase II doit permettre dʼaffiner le dosage du vaccin.

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