Un plus ou un moins pour la communauté gay?

ou aux maisons de repos réservées aux homosexuels, soient une revendi-
cation prioritaire des homos.
Mais le chemin est encore long et il faudra convaincre les autres tendances
politiques, principalement dans des partis qui se revendiquent comme hu-
manistes ou réformateurs et dont les drapeaux flottaient dans le cortège de
la Gay Pride pendant que bon nombre de leurs députés votaient négative-
ment ou s’abstenaient lors de l’approbation de la loi instaurant le mariage
pour les personnes de même sexe.
Par conséquent, je préconise une présence «toute simple» à la Gay Pride
qui permet d’agir aussi contre la communautarisation, la ghettoïsation et la
simplification identitaire. Au même titre que des personnalités qui préfèrent
maintenir leurs préférences sexuelles dans la sphère privée, tout en ne la
niant pas, participent à l’amélioration de l’image de la cause homosexuelle.
Le message s’inscrit donc dans une critique constructive par une requête non
militante d’un «droit à l’indifférence». Une voix dissonante dans le cortège
folklorique susceptible de porter d’autant plus loin que l’ensemble de l’évé-
nement tient davantage du support publicitaire carnavalesque que d’une ma-
nifestation en vue d’une normalisation de l’homosexualité dans la vie de tous
les jours. Se revendiquer moins militant ne doit pas choquer ni sembler anti-
nomique. Seulement, à terme, l’idéal serait de ne plus devoir militer ni devoir
revendiquer le droit élémentaire de tout être humain, celui de vivre en paix!
La Gay Pride maintien des stéréotypes: une image simpliste, caricaturale et tronquée de l’homosexualité alors que pendant ce temps,
l’homophobie reste présente au quotidien
Par: Henri Horny
1er juin 2005
A l’origine, la Gay Pride incarnait la volonté d’une minorité de personnes
revendiquant leur droit à l’existence ou à la différence. Cette minorité se
présentait ainsi comme fière de ce qu’elle était. Malgré les avances et les
aboutissements évidents de cette démarche, la poursuite de cette logique
minoritaire s’avère aujourd’hui néfaste. En effet, le fait d’institutionnali-
ser la minorité homosexuelle divise la société et bon nombre d’individus
ne se retrouvent plus dans l’image outrée de l’homosexualité et se désoli-
darisent du phénomène.
Aujourd’hui la Gay Pride constitue un événement d’ordre folklorique
-une «Zinneke Parade homosexuelle» !- plus festif et commercial que
revendicateur. Elle est désormais entrée dans les moeurs des habitants des
grandes villes et s’est imposée au calendrier au même titre que la «Journée
de la Femme». On peut estimer qu’aujourd’hui l’image de la population
homosexuelle s’est améliorée dans la société, y compris dans les médias.
La Gay Pride devrait être un véhicule de représentation de toutes les
sensibilités. En ressort une image simpliste, caricaturale, et finalement
tronquée de l’homosexualité alors que pendant ce temps, l’homophobie
reste toujours présente au quotidien.
On pourrait même dire que la Gay Pride participe à un certain endoctrine-
ment dont l’intérêt réside dans le maintien de stéréotypes qui contraint les
individus à se percevoir comme minoritaires ou marginaux. Et le monde
associatif homo participe malheureusement à cet endoctrinement, en pra-
tiquant une politique volontariste de ghettos et en véhiculant les stéréoty-
pes. Prenez par exemple le slogan de la Gay Pride de cette année: «It’s a
family affair! To have an affair», en anglais, veut dire avoir une aventure.
Voilà bien un exemple de message qui entretient l’image caricaturale des
homosexuels en évoquant le caractère volage. Il suffit de regarder un peu
autour de soi -en relevant, par exemple, le nombre de divorces ou de cou-
ples qui se séparent- pour se rendre compte que les hétérosexuels ne sont
pas moins changeants ni versatiles.
D’autre part, le monde associatif en général est souvent phagocyté par les tendan-
ces progressistes, avec le «clientélisme» qui en découle. Le monde associatif homo
n’échappe malheureusement pas à cette règle. Bien sûr, les avancées en la matière
ont souvent été portées par des gens de gauche. Mais la société change et les «sor-
ties du placard» se situent aujourd’hui à tous les niveaux philosophiques et politi-
ques, voire religieux. La pensée unique dans le monde associatif doit faire place à
un consensus qui rencontre les besoins et les envies de l’ensemble de la population
homosexuelle. Je ne suis pas certain, par exemple, que des propositions liées
aux mères porteuses lesbiennes et à ces «nouvelles familles recomposées»

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