Après que l’idée a été lancée il y a quelques semaines par un groupe de Montréalais et suivie par le Maire de Montréal Denis Coderre, j’ai décidé de me prononcer contre ce projet qui implique des ressources importantes que la Ville ne détient actuellement pas, pour les raisons suivantes:
D’abord, il faut bien comprendre que le statut de patrimoine mon- dial est réservé à des lieux exceptionnels pour l’humanité, tant his- toriques que culturels ou naturels. Selon le site de la Convention du Patrimoine Mondial au http://whc.unesco.org/fr/nominations/, pour figurer sur la Liste du patrimoine mondial, les sites doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection. Ces critères sont 1- représen- ter un chef-d’œuvre du génie créateur humain ; 2- témoigner d’un échange d’influences considérable pendant une période donnée ; 3- apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ; 4- offrir un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l’histoire humaine ; 5- être un exemple éminent d’établissement humain traditionnel ; 6- être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle (Le Comité considère que ce critère doit préférablement être utilisé en conjonction avec d’autres critères) ; 7- représenter des phé- nomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles ; 8- être des exemples émi- nemment représentatifs des grands stades de l’histoire de la terre ;
9- être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le déve- loppement des écosystèmes et communautés de plantes et d’ani- maux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ; 10- contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées.
Sauf pour le critère numéro 2, il est évident que le Parc du Mont- Royal ne correspond pas au patrimoine recherché par l’UNESCO. De plus, et c’est là le point le plus fondamental de mon objection, avant de formuler une telle demande, il faut se demander si la Ville de Montréal aura les ressources nécessaires à l’entretien et à la gestion sans faille, à l’année longue, de ce pan de montagne au centre-ville. La présence de nombreux sans-abris qui y vivent à l’année, les milliers de bouteilles de plastique et de déchets pré- sents partout sur le terrain et le long des routes, le mobilier urbain détruit ou en très mauvais état, les seringues usagées, les sachets de drogues trouvés par terre parfois avec leur contenu juste devant l’entrée des enfants à la cafétéria, le terrain comportant de vastes cicatrices, la prostitution féminine et masculine, les actes sexuels en soirée et la nuit, les accès piétonniers partiellement détruits par les coulées de pluie, etc. font que dans son état actuel, le Parc du Mont-Royal ne pourrait sérieusement produire une telle demande de reconnaissance à l’UNESCO.
Une telle demande aurait pour effet de déconsidérer le sérieux de la démarche de l’organisme international. Pour l’ensemble de ces raisons, je ne pourrai sérieusement appuyer ce projet.

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