À la maison
Il semble que le seul fait dʼêtre en contact avec un animal ou même de
simplement observer un poisson rouge dans son aquarium ait un effet
apaisant et réconfortant qui se répercute à la fois sur la santé physique
et mentale. En ce qui concerne les bénéfices rattachés à la présence dʼun
animal domestique, les études sont très probantes.22à24
On a noté des effets positifs sur le système cardio-vasculaire; une ré-
duction du stress, de la pression artérielle et du rythme cardiaque; et une
amélioration de lʼhumeur, notamment, chez les personnes dépressives
qui, juste à lʼidée dʼimaginer quʼelles vont voir leur animal préféré, sʼen
trouvent revigorées.7-8 Les résultats dʼune étude sur lʼimpact sociolo-
gique dʼun animal de compagnie en contexte familial démontrent que
lʼanimal rapproche les membres des familles.9
Une recherche réalisée à lʼUniversity of Pennsylvania10-25 démontre
un lien significatif entre le fait de posséder un animal et lʼespérance de
vie, notamment chez des patients souffrant de troubles coronariens. Erika
Friedman et ses collègues, qui ont réalisé lʼétude en 1980, rapportent
également que le fait dʼavoir un animal de compagnie est un prédicteur
de survie plus important que celui dʼavoir un conjoint ou un soutien
familial.
Enfin, une autre étude26 démontre que la présence dʼun animal peut être
un stimulant efficace pour garder la forme physique, réduire lʼanxiété et
les états dépressifs, et améliorer ses capacités de concentration.
Instinct de protection, hasard ou spiritualité?
Il existe dʼinnombrables histoires de cas selon lesquelles des animaux,
apprivoisés ou sauvages, – du chien au gorille, de la mouette à lʼéléphant
-, ont retrouvé des gens et même sauvé des vies humaines sans que lʼon
puisse expliquer ce qui les y a poussés. On parle du prolongement de
lʼinstinct de survie, dʼune affection inaltérable pour leur « maître » et
même de quelque chose qui pourrait se rapprocher de la spiritualité.
Lʼéquipe du Dr Aaron H. Katcher de lʼUniversity of Pennsylvania School
of Veterinary Medicine a observé que 98 % des propriétaires de chiens
parlent à leur animal de compagnie, que 75 % pensent quʼil est sensible
à leur humeur et à leurs émotions, et que 28 % se confient à lui. Plusieurs
chercheurs croient que les bénéfices que ces personnes en retirent ne sont
pas très éloignés de ceux obtenus par la prière.
Dans un cas comme dans lʼautre, il semble que la personne ressente lʼin-
timité et la chaleur dʼun contact, et se sente « entendue et reçue ».
Applications thérapeutiques – Rééducation fonctionnelle
En plus de susciter des réactions psychoaffectives positives, lʼanimal
peut être un agent de motivation et de renforcement efficace chez les
personnes handicapées physiques. Des activités, telles que brosser et
soigner un cheval, puis le monter, permettent dʼaméliorer les capacités
psychomotrices, la force musculaire et lʼéquilibre, en plus dʼoffrir un
soutien psychologique. Par exemple, dans le cadre dʼune thérapie en
rééducation fonctionnelle, un jeune homme quadriplégique, en entrant
en interaction avec des chiens (donner des ordres, jouer à la balle, etc.),
a retrouvé lʼusage de la voix et de son bras droit.2
« Zoothérapisez-moi »
Dans un contexte de psychothérapie, lʼintervenant évalue dʼabord la pro-
blématique de la personne avant dʼétablir son plan dʼintervention. Au dé-
but, lʼanimal nʼest pas nécessairement présent; il peut être tenu à distance,
par exemple dans une cage, jusquʼà ce que le thérapeute juge opportun de
lʼintégrer dans le processus. Pour traiter un problème relationnel, comme
un manque de confiance et dʼestime de soi par exemple, il pourra dʼabord
évaluer les capacités dʼaffirmation de son patient. Puis, il lʼinvitera à don-
ner des ordres au chien, tels quʼassis, couché, viens, etc. Si le ton de la per-
sonne est pratiquement inaudible, lʼanimal ne va pas broncher. À partir de
ce constat, le thérapeute va mettre au point des exercices afin de renforcer
les capacités dʼaffirmation de son patient… jusquʼà ce que le chien obéisse.
Psychothérapie et séjour hospitalier
Lʼapproche peut aussi être associée à une forme de psychothérapie à ten-
dance humaniste.3 Grâce à elle, des personnes anxieuses ou très peu auto-
nomes peuvent, par exemple, améliorer leurs capacités de socialisation. En
développant un lien de confiance avec lʼanimal, elles peuvent progressive-
ment transposer ce sentiment de sécurité dans leur relation avec leur théra-
peute, puis avec leurs proches. Dans le cadre dʼexpériences menées avec
des dauphins, des enfants autistes se seraient ouverts au monde extérieur et
auraient développé leurs capacités à se concentrer, à imiter et à mémoriser.
Auprès des enfants
Une autre application particulièrement intéressante est lʼutilisation dʼani-
maux de compagnie pour réconforter des patients hospitalisés, surtout
des enfants. Un projet mené au Centre hospitalier universitaire de Qué-
bec (CHUQ), au Canada, semble donner des résultats très intéressants.6
Les enfants atteints de cancer peuvent passer une journée complète avec
un chien doux et affectueux, dans une chambre aménagée comme une
« vraie » chambre dʼenfants. Pour le personnel médical, le but est dʼaider
au processus de guérison (physique, psychologique et sociale) des en-
fants, et de les rendre plus réceptifs et plus fidèles aux traitements médi-
caux – alors quʼils ont souvent tendance à se recroqueviller sur leur dou-
leur, leurs angoisses et leur détresse. Du point de vue des enfants, ce qui
compte, cʼest dʼavoir caressé un chien, dʼavoir joué et ri, et dʼavoir oublié
pendant quelques heures les nausées, les médicaments et les piqûres…