
Roger-Luc Chayer via ChatGPT et Wikipédia (Images: Canzuk.org et Wikipédia)
Depuis plusieurs années, l’idée d’une alliance entre le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni suscite un intérêt croissant sous le nom de CANZUK. Ce projet vise à renforcer les liens entre ces quatre nations partageant une histoire commune, des institutions similaires et une langue officielle. Porté par des groupes de pression et certains responsables politiques, il propose une libre circulation des citoyens, des accords commerciaux approfondis et une coopération renforcée en matière de politique étrangère et de défense.
L’une des principales motivations du CANZUK réside dans les similarités culturelles et politiques entre ces pays. Historiquement reliés par l’Empire britannique et le Commonwealth, ils partagent des systèmes juridiques basés sur la common law, des modèles démocratiques proches et des standards de vie comparables. Cette proximité favoriserait une mobilité sans entraves, à l’instar de l’accord de libre circulation existant entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Dans un contexte post-Brexit, le Royaume-Uni cherche à renforcer ses relations avec des partenaires économiques de confiance, et le CANZUK apparaît comme une opportunité stratégique.

Sur le plan économique, les partisans de l’initiative estiment que des accords commerciaux renforcés stimuleraient la croissance et la compétitivité. Les quatre pays bénéficient d’économies diversifiées, d’un système éducatif performants et de ressources naturelles abondantes. Un accès plus fluide aux marchés et à la main-d’œuvre qualifiée offrirait des perspectives de développement accrues pour les entreprises et les travailleurs. Certains experts soulignent que cette coopération pourrait pallier certaines difficultés démographiques, notamment en compensant le vieillissement de la population par une immigration ciblée entre ces pays.
Toutefois, le projet n’est pas exempt de critiques. L’absence d’une proximité géographique entre les membres pose un défi logistique et économique, limitant l’efficacité des synergies commerciales. De plus, les différences en matière de politique migratoire et d’intégration rendent complexe la mise en place d’une libre circulation harmonieuse. Le Canada et l’Australie, par exemple, ont des politiques d’immigration strictes basées sur un système à points, alors que le Royaume-Uni, depuis le Brexit, cherche à contrôler plus fermement ses frontières. Ces divergences pourraient freiner la concrétisation d’un accord commun.
Par ailleurs, certains détracteurs estiment que le CANZUK reste une vision nostalgique de l’ancien Empire britannique, sans réelle pertinence dans un monde dominé par des puissances émergentes comme la Chine et l’Inde. Ils jugent que ces pays auraient davantage à gagner en renforçant leurs relations avec leurs partenaires régionaux respectifs plutôt qu’en investissant dans une alliance transocéanique aux bénéfices incertains.
Malgré ces défis, le CANZUK continue de s’imposer dans le débat politique, notamment au sein des cercles conservateurs britanniques et canadiens. Si l’idée d’une union politique demeure lointaine, des avancées concrètes en matière de coopération économique et de mobilité restent envisageables. Certains analystes se demandent si cette alliance pourrait représenter une alternative économique crédible aux États-Unis.
Avec des économies complémentaires et des politiques relativement stables, le CANZUK pourrait offrir une opportunité de diversification pour ses membres, réduisant ainsi leur dépendance envers la puissance américaine. Toutefois, la force du marché nord-américain, l’influence des États-Unis sur les échanges commerciaux mondiaux et les différences structurelles entre les économies du CANZUK rendent difficile une véritable substitution.
Pour les populations LGBTQ+, une telle alliance pourrait également représenter une avancée en facilitant les opportunités de mobilité vers des pays où les droits et la protection des minorités sexuelles sont mieux garantis. L’accès à des environnements plus inclusifs, notamment en cas de discriminations locales, renforcerait le caractère progressiste de l’initiative. Reste à savoir si cette ambition parviendra à se traduire en réalité ou si elle restera une utopie diplomatique.
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