
Par : Roger-Luc Chayer
Image : Générée électroniquement ©Gay Globe
Septembre 2025 : un tournant historique dans la lutte contre le VIH/SIDA
Le VIH n’est plus une condamnation à mort
Septembre 2025 marque un tournant historique dans la lutte contre le VIH/SIDA. Après plus de quarante ans de combat, les avancées médicales et sociales permettent de constater que cette maladie n’est plus une condamnation à mort.
Le virus existe toujours et peut se transmettre, mais il s’agit désormais d’une condition traitable et évitable, comparable à des affections courantes comme la grippe ou le diabète. Aujourd’hui, les personnes vivant avec le VIH peuvent mener une vie presque normale, avec une espérance de vie proche de celle de la population générale.
La fermeture du AIDS Committee of Toronto (ACT) : un symbole fort
Un symbole fort de cette évolution est la fermeture annoncée du AIDS Committee of Toronto (ACT). Fondée en 1983 au cœur de la crise du sida, cette organisation a été un pilier du soutien aux personnes infectées et à leurs proches, à travers l’éducation, la prévention, l’accompagnement et le plaidoyer.
Dans son communiqué du 12 septembre, l’ACT explique que la baisse du nombre d’usagers et l’évolution des traitements ont rendu son rôle historique moins central.
L’âge des bénéficiaires, souvent compris entre 26 et 65 ans, avec un tiers de plus de 55 ans, illustre les progrès thérapeutiques qui permettent de prolonger la vie.
Le visage du VIH transformé par les multithérapies antirétrovirales
Le visage du VIH a profondément changé grâce aux multithérapies antirétrovirales. Au début de l’épidémie, les maladies opportunistes — pneumonie à Pneumocystis jirovecii, tuberculose, mycobactéries, candidose, infections cérébrales et cytomégalovirus — étaient souvent fatales.
Le diagnostic de VIH revenait presque à une sentence de mort. Aujourd’hui, lorsqu’une personne suit correctement son traitement et maintient une charge virale indétectable, son système immunitaire reste suffisamment robuste pour empêcher l’apparition de ces infections.
Néanmoins, dans certaines régions du monde où l’accès aux traitements reste limité, ces maladies demeurent une menace majeure, la tuberculose restant la première cause de décès liée au VIH à l’échelle mondiale.
Des avancées prometteuses dans la prévention
La prévention a également franchi un cap. Les anticorps neutralisants à large spectre et les stratégies de type prime-boost ouvrent la voie à un futur vaccin capable de stimuler une réponse immunitaire efficace contre diverses souches du virus.
La technologie de l’ARN messager, déjà utilisée contre la COVID-19, offre de nouvelles perspectives. La PrEP, traitement préventif, bloque l’infection en maintenant une concentration suffisante d’antirétroviraux dans l’organisme, sous forme quotidienne de comprimés ou, plus récemment, d’injections tous les deux mois.
Un devoir de mémoire face à la fin du cauchemar
Cette fin progressive du cauchemar du VIH suscite aussi un devoir de mémoire. La pandémie a emporté des milliers de jeunes talents, artistes, scientifiques, musiciens et penseurs qui auraient pu enrichir le monde.
La colère, la tristesse et le souvenir de ces vies perdues restent vivaces, rappelant que, malgré les progrès scientifiques, il est essentiel de ne jamais oublier ceux qui ont été emportés trop tôt.
Le VIH, une leçon de résilience et d’humanité
Aujourd’hui, le VIH n’est plus une fatalité. Il reste un défi médical, mais l’histoire de cette lutte témoigne de la résilience humaine, de la solidarité et des progrès scientifiques.
La pandémie s’éloigne, mais la mémoire de ceux qui ont souffert continue de guider notre vigilance et notre humanité.
Non, ce n’est pas la même chose qu’avec le cancer, l’Alzheimer ou les maladies dégénératives, car la très grande majorité des personnes mortes du SIDA étaient des jeunes, ils avaient toute la vie devant eux et, comme le disait si bien Céline Dion dans nos pages pendant plus de 17 ans :
« Pour avoir le plaisir d’aimer, sans mourir d’aimer ».