Roger-Luc Chayer et Carle Jasmin (Photo: Tastet – Gay Globe)
En seulement 24 heures, hier, le 10 septembre 2023, les autorités ont recensé 6 cas de surdoses accidentelles liées à l’usage de drogues illicites, et ce, rien qu’au centre-ville de Montréal. La métropole n’avait pas connu une telle situation depuis 8 ans. La situation s’explique probablement par la vente de stupéfiants mal conçus, fabriqués évidemment de manière artisanale, sans respecter les normes les plus strictes de l’industrie pharmaceutique. Parmi ces 6 cas en 24 heures, l’une des victimes serait dans un coma terminal.
Les drogues illicites sont souvent fabriquées de manière non réglementée et improvisée pour plusieurs raisons :
- L’illégalité : Étant donné que la production, la vente et la possession de certaines drogues sont illégales dans de nombreuses juridictions, les fabricants clandestins cherchent à opérer en toute discrétion pour échapper aux autorités. Ils ne peuvent pas se conformer aux normes de fabrication ou de sécurité, car cela les exposerait davantage à des poursuites pénales.
- Le profit : Le marché des drogues illicites peut être très lucratif, et les fabricants cherchent souvent à maximiser leurs bénéfices en produisant rapidement et à moindre coût. Cela peut entraîner des méthodes de production dangereuses et négligentes.
- L’accessibilité limitée aux matières premières : Les fabricants de drogues illicites ont souvent un accès limité aux matières premières de qualité ou aux équipements de fabrication appropriés. Cela les pousse à improviser avec ce qu’ils ont à leur disposition, ce qui peut entraîner des produits finaux de qualité inférieure et potentiellement dangereux.
- L’ignorance des risques : Certains fabricants clandestins peuvent ne pas être pleinement conscients des dangers liés à la fabrication de drogues, en particulier lorsque des produits chimiques potentiellement explosifs ou toxiques sont impliqués. Ils peuvent donc prendre des risques inconsidérés.
- La demande continue : Malgré les risques associés à la consommation de drogues illicites, la demande persiste. Cette demande constante pousse les fabricants à continuer de produire ces substances, même s’ils doivent le faire de manière non sécuritaire.
À Montréal, en particulier, plusieurs organismes offrent la possibilité aux utilisateurs de stupéfiants de faire tester leurs drogues avant de les consommer, et ce service est gratuit. Cactus Montréal et Spectre de rue sont parmi les organismes qui proposent cette prestation. Il suffit de se présenter sur place avec son échantillon, et une analyse spectrographique détaillée de la composition du produit sera réalisée. Cette analyse permet non seulement d’obtenir la liste des ingrédients, mais également de déterminer leur concentration, et donc le potentiel de dangerosité. Il est important de noter que ce service est confidentiel, et quelle que soit la composition du produit, les détenteurs de drogue ne sont jamais signalés aux autorités. La seule condition est de faire analyser une drogue que l’on a l’intention de consommer soi-même.
Enfin, tout utilisateur de drogues illicites ou toute personne soucieuse de la santé et de la sécurité de ces utilisateurs devrait toujours avoir de la naloxone à portée de main. La naloxone est un puissant antidote contre les opioïdes les plus courants. Ce médicament peut sauver des vies, il est gratuit et disponible en pharmacie. N’hésitez pas à l’administrer à toute personne qui semble être sous l’influence de drogues, qui est inconsciente ou dans le coma.