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Abstrait
Contexte: Les enquêtes épidémiologiques ont démontré une association étroite entre une forte consommation d’alcool et l’hypertension. Les mécanismes de cette association restent cependant insaisissables. Nous avons étudié les effets du sevrage alcoolique sur la pression artérielle, les paramètres hormonaux et les marqueurs circulants de l’activité endothéliale.
Méthodes: Chez 14 consommateurs d’alcools lourds hypertendus (> 200 g / jour) qui ont accepté de participer à un programme de sevrage à l’hôpital, nous avons surveillé, pendant 30 jours, la pression artérielle, les taux plasmatiques de rénine, d’aldostérone, de cortisol, d’endothéline et d’inhibiteur de l’activateur du plasminogène 1 (PAI-1) et les taux urinaires de catécholamines. Les patients du groupe sevrage ont été comparés à huit buveurs excessifs hypertendus qui ont refusé de participer au programme et ont maintenu une consommation régulière d’alcool et 11 tétotaleurs normotendus.
Résultats: Au troisième jour après le retrait, la pression artérielle a été significativement diminuée et la normalisation des taux a été obtenue chez 13 des 14 patients à la fin de l’étude. Le sevrage alcoolique a diminué de manière significative les taux plasmatiques d’aldostérone et de cortisol, mais n’a pas affecté les taux de rénine active et de catécholamines urinaires fractionnées. Au départ, les taux plasmatiques d’endothéline et de PAI-1 étaient significativement plus élevés chez les personnes alcooliques que chez les tétotaleurs, et après l’arrêt de la consommation d’alcool, ils ont diminué progressivement, atteignant des niveaux différents de ceux de base en 1 semaine. Une corrélation significative a été trouvée entre les variations de l’endothéline et du PAI-1, et les variations de la pression artérielle pendant l’abstinence d’alcool qui sont restées significatives uniquement pour l’endothéline avec l’approche à plusieurs variables.
Conclusion: L’hypertension est rapidement réversible chez la majorité des gros buveurs après l’arrêt de la consommation d’alcool. Chez ces patients, l’hypertension est associée à une libération accrue de facteurs endothéliaux qui pourraient contribuer à l’augmentation de la pression artérielle.