Kenya: La technologie d’auto-test oral du VIH, plus besoin d’aller aux hôpitaux

AuFait

Au Kenya comme partout ailleurs, il faut beaucoup de courage pour un patient pour aller effecteur un dépistage du VIH/Sida et même lorsque certains sont résolus d’y aller, beaucoup perdent la volonté sur leur chemin vers les centres de dépistage.

Conscient de cette problématique, le Kenya s’apprête à adopter la nouvelle technologie d’auto-test oral qui va révolutionner le mode de dépistage de cette pandémie qui fauche la vie à des millions de personnes à travers le monde.

Une technologie économique et facile à utiliser

Dans un entretien à la MAP, le chef du Programme de prévention du VIH / SIDA, Dr Peter Cherutich a déclaré qu’avec l’Ora-Quick test, l’utilisateur doit déposer un gadget plat en plastique sur le long de la gencive supérieure et inférieure pour en extraire la membrane muqueuse qui contient des anticorps.

L’échantillon, précise-t-il, est ensuite trempé dans un petit tube avec un fluide réacteur et qu’en moins d’une minute, le gadget affiche les résultats du test en traçant deux lignes violettes.

“Après utilisation, les kits peuvent être jetés à la poubelle, car il ne contiennent pas de taches de sang qui pourraient être nocives”, a-t-il dit, soulignant que tout comme le test de grossesse, l’auto-test oral du VIH réduira sensiblement l’anxiété, les longues files d’attente et les déplacements vers les centres médicaux.

“Pas plus de déplacement aux hôpitaux ou aux cliniques. Votre statut VIH est entre vos mains, plus proche de vous que par le passé”, a déclaré le docteur Cherutich, ajoutant que les kits seront achetés en pharmacie ou distribués à des établissements de santé pour l’utilisation à domicile.

Cette nouvelle technologie de dépistage, a-t-il expliqué, réduira immanquablement les coûts tant pour les individus que pour la société toute entière, puisqu’elle fera l’économie des aiguilles, du coton, des gants, des contenants jetables et des incinérateurs.

D’ailleurs, plusieurs recherches et tests sur la nouvelle technologie l’ont reconnue comme un moyen idéal et sûr pour le dépistage du virus du sida.

Un rapport d’évaluation effectué par “Kavi”, une unité de recherche basée à l’Université de Nairobi, montre que la méthode a montré d’excellentes performances, comparables au test SD Bioline actuellement en usage.

“L’inclusion de cette technologie dans l’algorithme national de dépistage aura un impact énorme dans l’élargissement du programme de diagnostic du VIH”, note le rapport.

Pour sa part, le directeur général du Laboratoire de la santé publique, Jane Wasike a déclaré que “les résultats de l’évaluation montrent que le kit oral répond aux exigences de sensibilité et de spécificité pour utiliser le test du VIH”.

Manque de directive nationale sur le nouveau produit

Néanmoins, force est de constater que le manque de ligne directrice pour le dépistage du VIH par voie orale demeure le seul obstacle qui se dresse jusqu’à présent entre le produit et les consommateurs.

En effet, les experts et les patients ont soulevé des préoccupations sur le manque d’une directive nationale sur ce nouveau produit.

Sur ce sujet, le Dr Jillani Yawa a déclaré à la MAP que le produit ne peut pas être commercialisé sur le marché sans directives politiques officielles.

“Actuellement, il y a seulement une ligne directrice nationale pour le test VIH sur le sang”, a dit le Dr Yawa, précisant que les plans sont fin prêts pour lancer le produit qui est à 99 pour cent fiable.

Le Kenya, dont le taux de prévalence du VIH est de 6,3 pour cent, serait le troisième pays en Afrique, après le Ghana et le Botswana, à lancer formellement le test oral.

Le pays procède annuellement à environ 1,5 million de tests VIH dans les cliniques prénatales et environ un million de tests au VCT, a précisé M.

Yawa, notant qu’avec la nouvelle technologie, ce nombre augmentera à environ cinq millions de tests par an.

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