Roger-Luc Chayer (Photo: AP Photo/Evan Vucci)
Le président américain Donald Trump s’en prend une fois de plus aux personnes homosexuelles et aux communautés LGBTQ+ à travers le monde, cette fois en portant atteinte à la souveraineté de la France.
La semaine dernière, l’ambassade des États-Unis à Paris a envoyé une lettre à 30 000 entreprises françaises, leur demandant d’abandonner leurs politiques en matière de diversité, équité et inclusion (DEI) si elles souhaitent continuer à faire affaire avec les États-Unis.
Qu’est-ce que la politiques en matière de diversité, équité et inclusion ?
Selon l’Université du Québec à Montréal et la Banque de développement du Canada, la politique en matière de diversité, équité et inclusion, souvent désignée par l’acronyme DEI, vise à créer des milieux de travail et des environnements sociaux où chaque individu, peu importe son origine, son genre, son orientation sexuelle, sa religion ou son handicap, se sent respecté, représenté et traité de manière juste.
Elle encourage les organisations à reconnaître les inégalités systémiques et à mettre en place des mesures concrètes pour y remédier, notamment en favorisant l’accès équitable aux opportunités et en valorisant les différences comme une richesse. L’objectif est de bâtir des structures où chacun peut pleinement participer et contribuer, sans être freiné par des préjugés ou des discriminations.
Ces politiques s’appliquent autant dans les milieux professionnels que dans les institutions publiques, éducatives ou culturelles, et elles visent à transformer les mentalités autant que les pratiques, en plaçant l’humain et la justice sociale au cœur des décisions.
Allez, on recommence comme en ’40 !
La persécution des personnes homosexuelles ne date pas d’hier. Un autre dictateur, en Allemagne dans les années 1930 et 1940, en avait fait l’une de ses cibles privilégiées. On se souvient du triangle rose, grossièrement cousu sur l’uniforme des détenus soupçonnés d’homosexualité, envoyés dans les camps de concentration avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le triangle rose était un symbole utilisé par le régime nazi pour identifier et stigmatiser les hommes soupçonnés d’homosexualité dans les camps de concentration. Il était cousu sur leur uniforme comme marque de honte, les isolant des autres détenus et les exposant à des traitements particulièrement brutaux. Ce marquage faisait partie d’un système de classification destiné à hiérarchiser les prisonniers selon leur « dangerosité » perçue.
La solution toute française…
Ce n’est pas la première fois dans l’histoire qu’une nation tente d’intimider la France, et ce n’est jamais une bonne idée. La France est farouchement attachée à son indépendance et à sa culture des droits de l’homme.
Plusieurs entreprises ayant reçu cette lettre – en complète violation de la souveraineté française – ont choisi d’ignorer la demande. D’autres, pour protéger leurs activités, ont décidé de maintenir leur politique DEI discrètement, dans une forme de maquis numérique, à l’image de la résistance de 1940, tout en la retirant de leur site web officiel.
Google France, la honte d’une exemplarité déchue !
Le cas de Google France est à la fois honteux et profondément préoccupant. Alors que la quasi-totalité des entreprises françaises refusaient de se plier aux injonctions du président des États-Unis, la filiale française du géant du web, jusqu’ici considérée comme un modèle en matière de traitement du personnel, a choisi d’abandonner sa politique DEI. Cette décision a provoqué l’indignation de nombreux élus et syndicats, qui y voient une capitulation inacceptable face à des pressions étrangères et une atteinte aux valeurs fondamentales de la République.
Contacté par l’AFP récemment, Google a confirmé ne plus avoir d’objectifs d’embauche liés à la représentation de différents groupes de personnes.
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