
Roger-Luc Chayer (Image : Généré artificiellement / Gay Globe)
Le trouble érectile, un sujet tabou en santé masculine
Un des sujets de la santé masculine les plus tabous dans les sociétés occidentales demeure le trouble érectile, et ce, peu importe l’âge de la personne concernée ou son état de santé général.
Dans mon expérience personnelle, je rencontre très souvent des hommes, jeunes comme moins jeunes, qui souffrent de troubles érectiles et qui pensent soit que c’est naturel, que cela fait partie de leur nature, soit qu’ils sont terrorisés à l’idée de parler de leurs performances sexuelles à leur médecin, alors même que les médecins en ont, très franchement, vu bien d’autres.
Je ne suis pas médecin, mais en tant que journaliste, je souhaite vous présenter aujourd’hui trois exemples de situations impliquant des hommes âgés de 21 à 64 ans. Contrairement à leurs croyances, les problèmes liés aux troubles érectiles ne sont ni rares ni insurmontables, loin de là.
Jason, 44 ans, atteint d’hémochromatose
Jason est un professionnel du milieu culturel et œuvre comme travailleur autonome depuis presque toute sa carrière. Constatant que, depuis quelques mois, il n’arrivait plus à obtenir des érections satisfaisantes ni durables, il en venait à éviter les relations sexuelles, par crainte de décevoir ses partenaires. N’étant pas engagé dans une relation stable, cette situation accentuait son anxiété, l’idée de décevoir continuellement différents partenaires devenant de plus en plus lourde à porter.
Lors d’une visite chez son médecin de famille pour un examen de routine, il décide finalement d’aborder le sujet, ne sachant plus comment composer avec ce trouble. Le médecin lui prescrit alors une prise de sang standard, incluant une mesure de la testostérone, l’hormone notamment responsable de la libido chez l’homme, afin de vérifier s’il n’y avait pas une baisse de production pouvant expliquer les difficultés de Jason.
Les résultats sont sans équivoque. Le médecin le convoque pour lui annoncer que, plutôt que d’afficher un taux de testostérone autour de 25, les analyses démontrent un niveau à peine supérieur à 7, insuffisant pour maintenir une libido normale. Les tests révèlent également une surcharge importante en fer dans le sang, avoisinant les 800 unités, alors que la valeur normale se situe autour de 140. Souhaitant approfondir l’origine de ces résultats, le médecin prescrit un examen sanguin complémentaire afin de vérifier la présence d’une maladie génétique relativement fréquente au Québec, l’hémochromatose, susceptible d’expliquer l’état de Jason. Quelques jours plus tard, le diagnostic est confirmé : le test se révèle positif.
Selon les compendiums médicaux, l’hémochromatose est une maladie génétique caractérisée par une absorption excessive du fer contenu dans l’alimentation. Au lieu d’éliminer l’excédent, l’organisme l’accumule progressivement dans différents organes, notamment le foie, le cœur, le pancréas et les glandes endocrines. Cette surcharge en fer peut, avec le temps, provoquer des atteintes graves telles que la cirrhose, des troubles cardiaques, le diabète ou des déséquilibres hormonaux, dont une baisse de la testostérone chez l’homme. Longtemps silencieuse, l’hémochromatose évolue souvent sans symptômes marqués pendant des années, ce qui retarde le diagnostic. Lorsque des signes apparaissent, ils peuvent inclure une fatigue persistante, des douleurs articulaires, une diminution de la libido ou des troubles érectiles.
Le médecin lui a prescrit une série de phlébotomies, soit le retrait de quantités importantes de sang toutes les deux semaines, jusqu’à ce que son taux de fer redevienne normal, ainsi que l’ajout d’un médicament visant à augmenter son taux de testostérone sanguine. Environ six mois plus tard, Jason ne présentait plus aucun signe de trouble érectile, et le traitement s’est avéré efficace depuis.
Stéphane, 21 ans, en parfaite santé
Stéphane est un étudiant universitaire très en forme, au corps athlétique, puisqu’il court quelques kilomètres tous les jours. Il est beau, grand, mince, porte les cheveux longs et, pourtant, il n’arrive absolument pas à avoir d’érection satisfaisante. Comme il le dit lui-même avec humour, il « bande mou ».
Cette situation ne lui a jamais causé de détresse majeure. Il est en couple avec un partenaire régulier depuis quelques mois et la sexualité n’est pas au centre de leur relation. Toutefois, en discutant avec des amis, il a réalisé que le fait d’être si jeune sans pouvoir obtenir une érection normale pouvait cacher un problème médical qu’il valait mieux évaluer.
Il se rend donc à la clinique universitaire, se sentant plus à l’aise d’aborder le sujet dans un milieu fréquenté par une clientèle jeune. Le médecin l’accueille avec beaucoup de compréhension et s’intéresse rapidement à son alimentation, à ses activités sportives ainsi qu’à une éventuelle consommation de drogues ou d’alcool excessif, inexistante dans son cas, afin de déterminer si certains éléments de son mode de vie pouvaient expliquer la situation.
Après avoir effectué les prises de sang de routine, le médecin constate que tout est parfaitement normal. Rien, ni dans ses habitudes quotidiennes ni dans ses analyses sanguines, n’explique l’absence d’érections satisfaisantes. Il lui explique alors que cela relève probablement de sa constitution et que ce type de trouble répond souvent très bien à une aide médicamenteuse simple.
Il lui prescrit une prise quotidienne de Cialis 5 mg, un traitement qui améliore la circulation sanguine vers le pénis en facilitant l’obtention et le maintien de l’érection lors d’une stimulation sexuelle, tout en offrant un effet continu et discret.
Dès le deuxième jour, Stéphane remarque une nette augmentation de sa libido et découvre un aspect de lui-même qu’il ne soupçonnait pas. Il prend désormais son médicament chaque jour et admet, avec un grand sourire, avoir enfin accès à une sexualité épanouissante, tant pour lui que pour son partenaire, une évolution qu’il estime avoir renforcé leur relation.
Robert a 64 ans et vit avec les séquelles d’un grave accident de travail
Il y a environ cinq ans, Robert a subi un accident qui a déchiré certains muscles dans le bas du dos, entraînant des conséquences qui l’empêchent de marcher ou de fonctionner normalement, même à la maison. Ces séquelles lui causent des douleurs très intenses. Ce ne sont pas tant la douleur et l’incapacité physique qui affectent sa santé sexuelle, mais plutôt les effets secondaires des médicaments puissants qu’il doit prendre.
« Ça fait au moins trois ans que je n’ai pas eu de relations sexuelles, même en solitaire. Certains médicaments engourdissent mes zones érogènes, et ce qui m’excitait beaucoup avant ne me fait plus aucun effet. J’imagine que c’est ça, le vieillissement, et je me fais à l’idée que cette partie de ma vie doit passer aux oubliettes », m’explique Robert, qui garde pourtant une belle allure et pourrait encore attirer quelqu’un physiquement.
Robert a confié tout cela un jour à sa travailleuse sociale et à sa psychologue, toutes deux présentes à sa résidence pour évaluer ses besoins et l’accompagner au mieux face aux effets psychologiques de sa condition. Il a la chance, dans son malheur, de bénéficier de services couverts par la CNESST, l’organisme gouvernemental québécois qui indemnise les accidentés du travail. Sa psychologue lui a expliqué qu’en 2025, de nombreuses solutions existent pour contrer les effets secondaires des médicaments sur les érections et la libido, et qu’il pourrait en parler à son médecin traitant.
Évidemment, un médecin habitué à suivre une clientèle accidentée du travail connaît bien ces enjeux. Il lui a donc prescrit du Cialis 20 mg à prendre environ deux heures avant une éventuelle relation sexuelle, en lui expliquant que le médicament pouvait être efficace jusqu’à 36 heures, ce qui évitait toute pression liée aux préliminaires.
Comme mentionné plus haut, le Cialis 20 mg agit en relaxant les muscles lisses des vaisseaux sanguins du pénis, améliorant ainsi la circulation nécessaire à l’érection. En inhibant l’enzyme phosphodiestérase de type 5 (PDE5), responsable de la dégradation du GMP cyclique, il permet à ce messager chimique de s’accumuler, favorisant la dilatation des artères péniennes et un afflux sanguin accru vers le corps caverneux. Cette augmentation du flux facilite l’obtention et le maintien d’une érection en réponse à une stimulation sexuelle.
Robert a été estomaqué, selon ses propres mots, de constater qu’il retrouvait non seulement de solides érections quand il le souhaitait, mais aussi une forte augmentation de la sensibilité dans les zones érogènes qui lui faisaient tant défaut.
Conclusion : Les troubles érectiles ne sont pas une fatalité
Ces trois exemples, bien différents, montrent que les troubles érectiles ne sont pas insurmontables, contrairement à ce que croient de nombreux hommes concernés. Dans plusieurs cas, la médication associée à quelques analyses sanguines permet de résoudre assez facilement ce type de problème. Le plus important, et le point de départ, lorsqu’on développe un trouble de l’érection ou une perte de libido, est d’en parler à un médecin.
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