Vélos à Montréal : la cohabitation n’est simplement plus possible !

Vélo en folie

Roger-Luc Chayer (Image : Meta IA / Gay Globe)

Inégalités et responsabilités des cyclistes à Montréal : coût, sécurité et réglementation en période électorale

En cette période électorale, tant pour la ville de Montréal que pour l’ensemble du Québec, il est essentiel de revenir sur certains faits liés à la qualité de vie des Montréalais, notamment sur la cohabitation entre cyclistes, piétons et automobilistes, ainsi que sur la sécurité routière et la gestion des pistes cyclables. La fameuse cohabitation entre vélos, piétons, voitures et autres moyens de transport n’est tout simplement plus viable. L’administration en place a non seulement perdu le contrôle de la situation dans son ensemble, mais elle fait également preuve d’une grande incompétence dans la gestion de la qualité de vie de tous les Montréalais. Car il n’y a pas que les vélos en ville !


Principaux enjeux liés aux cyclistes à Montréal

Les aspects les plus préoccupants de la question des vélos, que nous développerons plus bas, sont les suivants :

  • 100 % des dépenses de la ville pour les pistes cyclables et autres équipements ne sont pas assumées par les cyclistes
  • 800 millions de dollars dépensés en 7 ans pour les pistes cyclables à Montréal
  • Aucun casque obligatoire pour les cyclistes
  • Circulation des vélos sur la rue Sainte-Catherine piétonne
  • Les vélos ne paient aucun stationnement
  • Les vélos ne paient aucune immatriculation
  • Les vélos ne paient aucune taxe de transport
  • Les vélos ne sont pas assujettis aux taxes sur les carburants
  • Les vélos ne sont pas soumis à la taxe carbone
  • Les vélos ne sont pas soumis à des contraventions pour vitesse excessive
  • Les vélos ne sont pas soumis à une inspection mécanique obligatoire
  • Les vélos ne sont soumis à aucun cours de conduite
  • Les vélos ne sont soumis à aucun dossier de conduite
  • Les vélos ne souscrivent à aucune assurance responsabilité
  • Les vélos qui circulent entre les voitures
  • Les vélos qui ne font pas de stop et ne respectent pas les règlements municipaux
  • Les vélos stationnent n’importe où sans sanction
  • Pneus d’hiver non obligatoires
  • Les vélos ne sont pas couverts par l’indemnisation de la SAAQ

Budget municipal et pistes cyclables à Montréal

L’un des irritants majeurs pour de nombreux Montréalais est l’énorme part du budget municipal consacrée aux cyclistes, à qui l’on construit des pistes cyclables à coups de millions, et ce, sans la moindre consultation publique. Or, ces mêmes cyclistes n’assument aucune contribution directe à ces dépenses.

On objectera que les cyclistes, comme tous les citoyens, paient des taxes municipales, qu’ils soient locataires ou propriétaires, et que celles-ci incluent une part destinée aux pistes. Mais cet argument ne tient pas. La réalité, c’est que tous les Montréalais paient des taxes foncières, tandis qu’une infime minorité profite des pistes cyclables. Les automobilistes, eux, assument en plus des frais d’immatriculation, d’assurance, de carburant et de stationnement, qui financent largement l’entretien et l’aménagement de la voirie.

Bref, les cyclistes roulent gratuitement sur des infrastructures payées presque exclusivement par les autres.


800 millions de dollars en 7 ans pour 200 km de nouvelles pistes cyclables

L’actualité regorge d’articles et d’éditoriaux sur l’explosion des coûts liés aux infrastructures municipales. En début d’année, la mairesse de Longueuil dénonçait le prix d’un million de dollars pour un seul lampadaire, qu’elle qualifiait d’absurde. La situation est semblable dans la plupart des villes du Québec.

Peut-on vraiment juger raisonnable de dépenser 4 millions de dollars par kilomètre de piste cyclable alors que Montréal traverse l’une des plus graves crises sociales de son histoire ?

En examinant les chiffres de près, on réalise à quel point il est effectivement insensé de verser de telles sommes pour asphalter et bétonner des couloirs destinés à des cyclistes qui ne contribuent que très peu, voire pas du tout, à ces dépenses pharaoniques.


Circulation des cyclistes sur la rue Sainte-Catherine piétonne

Autre privilège jugé absurde par les usagers, les commerçants et les résidents de la rue Sainte-Catherine Est, dans le Village gai de Montréal : les cyclistes, bien qu’ils sachent parfaitement qu’il est interdit d’y circuler à vélo, persistent à rouler sur la partie piétonne, au mépris total de la sécurité des passants.

Pourtant, chaque fois qu’un accident implique un cycliste, on monte aux barricades pour dénoncer le manque de sécurité dont ils souffriraient, alors même qu’ils sont les premiers à violer continuellement les règles et les règlements de sécurité routière.


Sécurité routière et infractions cyclistes

Je circule tous les jours à Montréal. En tant que Montréalais pur et dur, je suis le témoin impuissant de centaines de violations du Code de la sécurité routière commises par des cyclistes : ils ignorent les arrêts obligatoires, roulent à des vitesses excessives, brûlent les feux rouges — même ceux qui leur sont spécifiquement destinés.

Certains répondront que les policiers donnent des contraventions. C’est faux. On voit parfois, sur Facebook, des photos de policiers qui discutent avec des cyclistes, accompagnées d’affirmations selon lesquelles ils auraient reçu une contravention, mais sans preuve. Trop souvent, sur ordre de la Ville, les forces de l’ordre se limitent à des campagnes d’information dont les cyclistes se moquent éperdument une fois les policiers partis.

Cet été, on a certes vu des cadets ou des policiers intercepter quelques cyclistes dans le Village pour les obliger à marcher à côté de leur vélo. Mais, sauf pour quelques cas anecdotiques, on ne distribue jamais de contraventions. Il ne faut surtout pas froisser l’électorat de Projet Montréal !


Inégalités fiscales entre cyclistes et automobilistes

Les cyclistes ne paient pas les mêmes frais que les automobilistes. Alors que ces derniers doivent s’acquitter de frais pour se stationner dans la plupart des arrondissements de Montréal, via parcomètres ou vignettes, les cyclistes peuvent attacher leur engin à peu près n’importe où, sans aucune contribution financière.

Si un cycliste décide d’attacher son vélo à votre clôture ou sur votre terrain, inutile de contacter la police ou la Ville — personne n’interviendra pour enlever le vélo fautif ou donner une contravention. Essayez donc de faire la même chose avec votre voiture, votre scooter ou votre camion : vous verrez la différence.


Immatriculation, assurance et responsabilités des cyclistes

Les cyclistes ne paient aucune immatriculation pour circuler sur le même réseau que les autres véhicules, lesquels doivent s’acquitter de frais importants pour immatriculer leur véhicule. Il existe pourtant des raisons et des avantages à l’immatriculation.

Montréal est la ville nord‑américaine où l’on enregistre le plus grand nombre de vols de vélos. Immatriculer un vélo permettrait de l’identifier plus facilement si la police retrouve un vélo volé, améliorant ainsi la récupération des biens et la lutte contre le vol.

Selon la SAAQ, au Québec, l’immatriculation d’un véhicule sert à plusieurs fins essentielles, notamment la sécurité routière, l’identification et la gestion réglementaire.

Les vélos ne paient aucune taxe de transport, ne sont pas assujettis aux taxes sur les carburants et ne sont pas soumis à la taxe carbone. Ces contributions servent pourtant à l’entretien du réseau routier sur lequel circulent les cyclistes.


Cours de conduite, dossier et assurance pour cyclistes

Les vélos ne sont pas soumis à des contraventions pour vitesse excessive, à une inspection mécanique obligatoire, à des cours de conduite, ni à un dossier de conduite. Or, cela représente une iniquité par rapport aux autres véhicules.

Tout véhicule routier doit, en vertu de la loi, être couvert par une assurance responsabilité civile. Les cyclistes ne sont pas obligés d’en souscrire une, ce qui laisse de nombreuses victimes sans recours en cas d’accident.


Pneus d’hiver : un enjeu de sécurité

Enfin, ce qui est bon pour Toutou devrait l’être aussi pour Minou. Les pneus d’hiver obligatoires pour les véhicules le sont pour des raisons de sécurité. Pourtant, les vélos en sont exclus, ce qui augmente le risque d’accidents.


Conclusion : une réforme nécessaire pour Montréal

Ce volumineux dossier met en lumière les inégalités et la déresponsabilisation des cyclistes. La faute incombe aux autorités qui refusent ou négligent d’imposer aux cyclistes le même fardeau financier et les mêmes obligations que ceux exigés des autres véhicules.

Une prochaine administration municipale pourrait-elle améliorer certains des éléments soulevés dans ce dossier ? Avec de la volonté politique, c’est tout à fait possible.

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    Gayglobe.net

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