VILLAGE : CE PARC MAUDIT PAR LA VILLE!

Parc

Par : Roger-Luc Chayer

Photo : Groupe Gay Globe Média – À droite, un groupe de jeunes occupé à se battre. Parc de l’Espoir

Le Parc de l’Espoir à Montréal : entre mémoire et abandon

Le Parc de l’Espoir, aujourd’hui maudit des dieux, est complètement laissé à l’abandon par les autorités municipales et occupé par des groupes criminalisés qui y font régner leur loi, jour et nuit.

Pourtant, ce parc, l’un des rares au monde il faut le rappeler, est depuis sa création dédié à la mémoire des personnes décédées du sida, aux personnes vivant avec le virus, ainsi qu’aux familles et aux conjoints. Une idée plus que noble.


Un lieu symbolique au cœur du Village gai

Plus spécifiquement, le parc est un petit espace vert situé au cœur du Village gai de Montréal, sur la rue Sainte-Catherine Est. Il occupe une place symbolique et mémorielle importante pour la communauté LGBTQ+.

Aménagé dans les années 1990, il est né de la volonté des militants et des résidents de créer un lieu de recueillement et de solidarité face à l’épidémie de VIH/sida qui a profondément marqué le quartier.

On y retrouvait régulièrement des hommages, des rassemblements et des vigiles en mémoire des personnes disparues, ce qui en faisait un espace chargé d’émotion et d’histoire.

Le parc, minuscule en superficie, se distingue par son rôle social et culturel. Il devait servir à la fois de refuge intime pour ceux qui souhaitaient se recueillir et de point de rencontre pour des manifestations collectives, allant des commémorations aux événements militants.

Son nom même, « Espoir », indique l’idée d’une communauté qui refuse de se résigner et qui transforme la douleur en résistance et en célébration de la vie.


Un parc occupé par le désespoir

Malheureusement, aujourd’hui, il a été livré aux gangs criminalisés, aux vendeurs de drogues et aux itinérants qui s’en servent comme d’une toilette, ce qui n’était certainement pas l’objectif de la communauté.

Le 13 septembre dernier, j’ai décidé d’y faire une courte visite, un samedi à 13 h. J’ai été stupéfait par l’état lamentable des lieux : saleté et crasse s’étendaient partout, jusque sur les représentations de pierres tombales en granit noir, elles aussi recouvertes de souillures.

J’ai eu de la peine à trouver un endroit pour m’asseoir. Imaginez : si un groupe avait voulu y organiser une veillée commémorative, il aurait fallu rester debout. De toute évidence, le parc commémoratif n’a pas été nettoyé depuis des mois, pour ne pas dire des années.


Une atmosphère de violence et d’insécurité

Lors de cette brève visite, j’ai également ressenti un profond sentiment d’insécurité en raison de la présence d’un groupe d’environ huit jeunes hommes. Leurs éclats de voix, leurs altercations constantes et leurs comportements violents contribuaient à cette atmosphère menaçante. Quand ils ne déchiraient pas les vêtements de l’un, ils vandalisaient le vélo de l’autre, tout en hurlant insultes et menaces à tout vent.

Un voisin, dont l’appartement donne directement sur le parc et qui y habite depuis de nombreuses années, n’en peut tout simplement plus des incivilités et de la violence auxquelles il assiste jour et nuit. Cris, musique assourdissante, seringues et condoms jonchent le sol, comme de sinistres « offrandes » en hommage aux personnes décédées du SIDA… quel honneur.

Lorsqu’il contacte la police pour tenter de rétablir un minimum de calme et d’ordre, la plupart du temps, personne ne se présente.


Appel à l’action

L’élection municipale de Montréal aura lieu le 2 novembre prochain. ALLEZ VOTER !

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