
Roger-Luc Chayer (Photo: Valérie Plante par Noovo Info)
Et ça recommence, ça repart de plus belle !
À peine la mairesse de Montréal, Valérie Plante, annonçait qu’elle ne se représenterait pas à la prochaine élection municipale — au grand soulagement de nombreux Montréalais ayant souffert de sa gestion à la mairie depuis huit ans — qu’elle persiste, forte de son non prochain mandat. Madame Plante poursuit plus que jamais les fermetures de rues, et certains commerçants l’accusent même de manœuvres douteuses pour éviter de compenser les pertes résultant de ses décisions.
Deux exemples récents…
Sachant très bien l’état préoccupant du Village gai de Montréal, situé dans son propre arrondissement de Ville-Marie où elle siège également comme mairesse d’arrondissement, Valérie Plante semble ignorer les conséquences de ses décisions. Après une crise économique meurtrière pour la région et au milieu de troubles sociaux majeurs dénoncés par les commerçants et les résidents — incluant la présence accrue de personnes aux prises avec la toxicomanie, le trafic de drogues, l’itinérance et des troubles de santé mentale — la mairesse a décidé, comme si de rien n’était, de fermer l’une des principales portes d’entrée du Village : le coin Attateken et Sainte-Catherine Est. À cet endroit, elle a fait aménager une patinoire qui occupe désormais la Place du Village ainsi qu’une partie de la rue Sainte-Catherine Est.
Conséquences? Les voitures et les camions ne peuvent plus entrer dans le Village par cette voie d’accès, et les nombreux détours nécessaires s’avèrent souvent impraticables en raison des interminables travaux sur les autres rues. Résultat : l’artère principale du Village est désertée, jour et nuit, avec une circulation quasi inexistante. Au cours des deux derniers jours, une moyenne d’environ 14 véhicules par heure à 16 h a été observée — une véritable catastrophe pour l’activité économique locale.
Si les automobilistes qui souhaitent fréquenter les établissements du Village ne peuvent plus se stationner ou simplement accéder aux commerces qu’ils désirent visiter, et si les camions de livraison doivent effectuer des manœuvres complexes pour approvisionner ces commerces et immeubles, cela n’aidera en rien l’économie locale. Celle-ci, déjà fragile, risque de s’effondrer complètement, d’autant plus que Madame Plante a annoncé des travaux majeurs sur la rue Sainte-Catherine Est dans le Village, prévus dès 2025. Ces travaux devraient s’étendre sur plusieurs années, aggravant encore davantage la situation.
Certains, bien que rares, affirment que les gens n’ont qu’à se stationner sur les rues avoisinantes, sans nécessité de se garer directement devant ou près des commerces qu’ils souhaitent fréquenter. Ce raisonnement est erroné, car il ne tient pas compte du droit de toutes et tous de circuler librement selon leurs moyens. Les personnes à mobilité réduite, les personnes handicapées, ainsi que celles qui craignent de marcher dans les rues du Village — et elles ont de bonnes raisons d’avoir peur, compte tenu de ce qui s’y passe — devraient être prioritaires dans les décisions qui touchent la fermeture de rues. Avant de bloquer des accès à tout-va, sans réflexion approfondie, il faudrait d’abord penser à ces clientèles vulnérables.
Mais laissez vivre le peuple, à la fin, M’dame !
La trahison de la rue St-Denis
Cette semaine, de nombreux commerçants et professionnels de la rue Saint-Denis, près de la rue Ontario, ont dénoncé publiquement les fermetures intempestives de cette importante artère commerciale et économique, effectuées sans la moindre consultation de la Ville. Ils sont allés encore plus loin en accusant la mairesse d’hypocrisie, l’accusant d’organiser les travaux majeurs en périodes entrecoupées afin de rendre les commerces inéligibles aux compensations financières disponibles, lesquelles sont soumises à certaines conditions de durée.
Selon une publication de l’agence QMI du 9 janvier 2025, des commerçants du Quartier latin ont appris début janvier que la rue Saint-Denis sera complètement fermée à la circulation à partir du 14 janvier, un coup dur qui s’ajoute, pour certains, à des pertes historiques durant le temps des Fêtes.
«On a appris tout simplement qu’à partir du 14 janvier prochain, la rue Ontario, la rue Saint-Denis, va être fermée complètement à la circulation», explique-t-il.
Le propriétaire du Saint-Bock souligne que plusieurs commerçants peinent déjà à payer leur loyer.
«Normalement, on paie des loyers d’environ 30 000$ par mois. Donc, si on fait des chiffres d’affaires de 15 000$ à 16 000$, c’est des journées comme correctes. Mais quand on fait 600$, 800$ par jour, puis qu’on a genre cinq, six, sept employés sur le plancher, ça ne fonctionne pas», explique-t-il.
«Il y a beaucoup d’immeubles qui sont fermés, qui sont placardés. Moi, je pense qu’environ un peu plus de 50%, des problèmes de vermine, de l’itinérance, de la consommation de drogue, de violences. Ça ne fait pas le quartier qui est très attirant», déplore M. Guimond.
Les commerçants réclament de l’aide de la Ville, mais les travaux ne sont «pas assez majeurs» pour avoir accès aux programmes de compensation. «Je me demande des fois, comment réagirait Mme Plante si on lui enlevait trois mois de salaire par année parce que je fais des travaux devant chez elle? Dans le fond, c’est ça qui se passe», dit-il.
Un moratoire sur les travaux est exigé de partout
Plusieurs associations de commerçants, de professionnels et de résidents demandent à la Ville d’instaurer un moratoire sur tous les travaux majeurs et les fermetures de rues, le temps qu’une nouvelle administration prenne place après les élections prévues en novembre 2025.
Cette mesure permettrait à une nouvelle équipe de mettre en œuvre des projets nécessaires, mais dans une optique participative, impliquant toutes les parties prenantes montréalaises, plutôt que de continuer sur la voie actuelle, perçue par plusieurs comme dictée par une idéologie rigide et autoritaire.
À vous de jouer, Madame Plante !
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