BACTÉRIES Elles évoluent pour mieux infiltrer notre gorge!

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Au fil du temps, certaines bactéries ont changé de forme, facilitant leur amarrage dans notre gorge et notre nez. En forme de bâtonnets, elles se sont ainsi arrondies, ce qui leur permet d’être moins détectables par les défenses immunitaires, et de mieux s’accrocher aux muqueuses.

La bouche et le nez sont les portes d’entrée privilégiées pour une flopée de bactéries. De l’angine à la méningite, en passant par la pneumonie, elles peuvent être extrêmement virulentes pour l’homme, et ce, parce qu’elles ont réussi à s’adapter à notre gorge au fil du temps. Selon des chercheurs de l’institut canadien de la recherche scientifique, elles auraient appris à changer de forme pour passer entre les mailles du système immunitaire. Pour arriver à ces conclusions, ils ont retracé l’histoire évolutive des génomes de deux bactéries bien connues du système rhino-pharyngien: le méningocoque (Neisseria meningitidis) et la bactérie Moraxella catharralisi, responsable notamment d’otites et de sinusites. Ces dernières sont progressivement passées d’une forme de bacille, en bâtonnet, à une forme sphérique (coque). Ce changement de configuration serait lié à un gène, identifié par les chercheurs dont les travaux sont publiés dans la revue Plos Genetics.

Le gène yacF est nécessaire pour bloquer le changement de forme de ces bactéries. Mais au fil de l’histoire de la vie et de l’évolution humaine, les bactéries l’ont perdu. Contrairement à leurs ancêtres, leur aspect a alors pu évoluer pour s’adapter au nez et à la gorge de l’homme. Alors que ces deux bactéries ne font pas partie de la même famille, elles ont toutes les deux adopté la même configuration. «Cette recherche démontre que l’environnement dans lequel les bactéries évoluent a un impact sur leur morphologie», indique dans un communiqué le professeur Veyrier, l’un des auteurs. Les bactéries sont recouvertes de molécules, les peptidoglycanes.

Ce sont elles qui sont spécialement reconnues par le système immunitaire. Avec la forme sphérique, ces molécules ont changé de composition et de répartition à la surface, devenant alors plus difficilement repérables. Autre conséquence positive pour les bactérie de la forme en coque : leur composition en «poils» a été modifiée. Elles peuvent ainsi se fixer plus facilement aux muqueuses buccales et nasales. Ces résultats sont «enthousiasmants» selon les chercheurs, qui expliquent qu’ils apportent une pierre de plus dans la lutte contre les infections. L’infection respiratoire est la troisième cause de décès dans le monde, tuant deux fois plus que le cancer.

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