Témoignage : être gay et tétraplégique, un défi rare mais réel

Un appel bouleversant reçu par Gay Globe

Nous recevions, en août dernier, un courriel bouleversant d’un homme gay de 42 ans, vivant seul dans un centre hospitalier de soins de longue durée (CHSLD). Il nous demandait d’aborder un sujet rarement traité dans les médias nationaux : être gay, encore jeune, mais tétraplégique. Un véritable défi, que Gay Globe a choisi de relever, comme toujours.

L’histoire d’Aldo : un accident qui a changé sa vie

Aldo est devenu paraplégique à la suite d’un accident de plongeon. Voulant s’amuser avec des amis, il a plongé dans un lac qu’il croyait plus profond. Il s’est alors fracturé plusieurs vertèbres cervicales, le laissant paralysé à vie. Lui qui avait un conjoint depuis cinq ans, a vu ce dernier s’éloigner lorsqu’il a compris qu’il ne marcherait plus jamais. Croyant que toute vie sexuelle était terminée, son partenaire a pris peur, a cessé de venir à l’hôpital et a finalement disparu de sa vie.

« Au fond, je le comprends très bien. C’est lourd de voir l’homme que tu aimes perdre tous ses moyens du jour au lendemain, d’avoir besoin d’aide pour manger, se lever, se laver et parfois même pour respirer. Je n’étais plus l’homme qu’il aimait et qu’il avait connu », confie Aldo, qui reçoit un support psychologique important.

Comprendre la tétraplégie : définition et enjeux

Selon les dictionnaires médicaux, la tétraplégie est une paralysie qui affecte les quatre membres et résulte le plus souvent d’une lésion de la moelle épinière au niveau cervical. Elle entraîne une perte de mobilité et de sensibilité qui peut être partielle ou complète, modifiant profondément l’autonomie de la personne. Selon la gravité de l’atteinte, certaines fonctions vitales comme la respiration peuvent également être compromises, nécessitant parfois une assistance médicale.

Vivre avec la tétraplégie implique une adaptation physique et psychologique considérable, ainsi qu’un accompagnement spécialisé permettant de préserver la dignité, d’encourager la réhabilitation et de favoriser une meilleure qualité de vie au quotidien.

Le quotidien d’un homme gay tétraplégique

Le quotidien d’Aldo est une aventure sans fin, alternant quelques secondes de bonheur, comme lorsqu’il perçoit l’odeur de plats cuisinés, et de longues heures de profonde tristesse et de solitude.

« Tu peux être entouré vingt-quatre heures sur vingt-quatre par tout le personnel que tu veux, tu ne reçois jamais un doux baiser ni un câlin intime, et ça, c’est terrible à vivre. Mon corps a changé, mais sur le plan sexuel, j’ai encore des désirs et la capacité d’avoir des érections. Je ne peux même pas me donner de plaisir. Qui va s’intéresser à moi ? », confie Aldo avec émotion.

Favoriser la socialisation pour les homosexuels en situation de handicap

La socialisation entre personnes homosexuelles en situation de handicap serait un excellent point de départ. Existe-t-il des groupes au Québec ou dans la francophonie ? La réponse est oui :

Ressources et plateformes inclusives

Nolu Rencontres : Développée au Québec, cette application est ouverte aux personnes de la neurodiversité et de la communauté LGBTQ2S+ en situation de handicap. Elle permet de spécifier le type de handicap et le type de relation recherchée, offrant un cadre inclusif et sécuritaire pour se connaître.
RencontreHandicap.ca : Ce site canadien est dédié aux personnes en situation de handicap cherchant l’amour, l’amitié ou des relations sérieuses.
Handi Rencontres : Basé en France, ce site est ouvert à toutes les personnes en situation de handicap ou de maladie, sans distinction d’orientation sexuelle.
Gay handicapé (Groupe Facebook) : Ce groupe est destiné aux hommes gais handicapés, offrant un espace pour échanger, partager des expériences et se soutenir mutuellement.

GAY ET HANDICAPÉ : L’ENFER D’ALDO