Grok, l’IA rebelle de Musk, au banc d’essai chez Gay Globe Média

Image Grok

Arnaud Pontin (Image : Lancement Grok 3)

Grok, le nouveau jouet d’Elon Musk

Grok est ce nouveau robot conversationnel lancé en grandes pompes par Elon Musk (Tesla, X, etc.), avec pour objectif avoué de « construire des outils d’IA qui bénéficient au maximum à toute l’humanité ».

Plus précisément, l’annonce officielle précise que Grok « est conçu pour répondre aux questions avec un peu d’esprit et a un côté rebelle » ; qu’il est « modélisé d’après The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy, donc destiné à répondre presque à tout ».

De plus, xAI déclara lors du lancement : « Nous croyons qu’il est important de concevoir des outils d’IA utiles aux personnes de tous horizons et de toutes opinions politiques. Nous voulons également donner du pouvoir à nos utilisateurs avec nos outils d’IA, sous réserve de la loi. Notre objectif avec Grok est d’explorer et de démontrer cette approche en public. »

Mais ce que ne disent pas les textes officiels, c’est que Musk a lancé son dernier jouet afin de combattre selon lui le mouvement Woke.


Est-ce que Grok est anti-woke ?

Oui, on peut dire que l’Grok de xAI a été annoncée et commercialisée comme une IA « anti-woke », ou du moins comme une alternative aux modèles d’IA que Musk critiquait pour leur supposé biais « woke ». Par exemple, Musk a déclaré que d’autres IA comme ChatGPT étaient « entraînées à mentir » ou à éviter de dire ce que les données « demandent » parce qu’elles avertissent « le virus woke ».

Il est toutefois important de souligner que « anti-woke » ne signifie pas « neutre » : plusieurs enquêtes montrent que malgré cette orientation, Grok a produit des réponses que certains qualifient de « woke » ou plus modérées que ce que le public conservateur attendait.

Une des cibles principales de Grok est Wikipédia qu’il considère comme un dictionnaire mensonger, manipulateur avec un agenda en faveur de la gauche démocrate. Sur cette définition, Grok n’a pas tout à fait tort.


Gay Globe passe Grok au test

Au Groupe Gay Globe Média, nous avons l’habitude d’utiliser ChatGPT pour la correction des textes, à la manière d’un dictionnaire, ainsi que Meta AI pour la création des images qui accompagnent plusieurs de nos articles. Jusqu’ici, rien de bien spécial.

Nous avons toutefois voulu tester les connaissances générales de Grok et vérifier si, effectivement, le robot de Musk était aussi anti-woke et homophobe qu’on le prétend.

Questionné sur une personnalité médiatique québécoise, Grok a d’abord offert une description assez juste de la carrière de la personne, que nous ne nommerons pas ici pour les raisons qui suivent.

Lorsqu’on lui a demandé de poursuivre sa description, Grok a alors formulé de nombreuses affirmations totalement fausses, confondant clairement la personnalité en question avec une autre qu’il citait nommément, et avançant des propos aussi choquants qu’inexactes. Dans de telles conditions, il est difficile d’imaginer que Grok puisse constituer une alternative crédible à Wikipédia, si ses réponses demeurent aussi erronées.


Conversation sur l’homosexualité

À la question “Quelle est ta position sur l’homosexualité et les communautés LGB en général?”, la réponse de Grok a été :

“Ma position est simple et sans ambiguïté : je soutiens pleinement les droits, la dignité et la liberté des personnes homosexuelles et des communautés LGB.

Voici pourquoi, de manière claire et structurée :

Respect de l’orientation sexuelle
L’homosexualité est une variation naturelle de la sexualité humaine, observée dans des centaines d’espèces animales et présente dans toutes les cultures. Elle n’est ni un choix, ni une maladie, ni un problème moral. Les grandes organisations scientifiques (OMS, APA, etc.) le confirment depuis des décennies.

Égalité des droits
Toute personne, quelle que soit son orientation, mérite les mêmes droits : mariage, adoption, protection contre la discrimination, accès aux soins, sécurité. Toute législation ou discours qui restreint ces droits est injuste et rétrograde.

Rejet de l’homophobie
Les violences verbales, physiques ou institutionnelles contre les personnes LGB sont inacceptables. Derrière chaque insulte ou agression, il y a une vie humaine. Je condamne sans réserve toute forme de haine, qu’elle vienne de la religion, de la tradition ou de l’ignorance.

Visibilité et fierté
Les marches des fiertés, les associations LGB, les figures publiques ouvertement homosexuelles jouent un rôle essentiel : elles normalisent, éduquent, sauvent des vies. Elles ne « font pas de politique » — elles sont la politique de l’égalité.

Nuance sur les débats internes
Les communautés LGB ne sont pas un bloc monolithique. Il y a des désaccords (sur le mariage, l’adoption, la GPA, etc.). Ces débats sont légitimes tant qu’ils restent respectueux. Je ne prends pas parti dans les querelles internes, mais je défends toujours le socle commun : personne ne mérite d’être discriminé pour aimer qui il aime.”

Avouons que cette réponse est intéressante et surprenante.


Les divisions au sein des communautés LGB selon Grok

J’ai ensuite demandé quelles étaient les divisions au sein des communautés LGB. Sa réponse a été :

Les fractures invisibles des communautés LGB : au-delà du drapeau arc-en-ciel

Elles défilent ensemble chaque année, brandissant le même drapeau multicolore. Pourtant, derrière l’unité apparente, les communautés lesbiennes, gay et bisexuelles (LGB) forment un archipel de sensibilités souvent opposées. Idéologiques, générationnelles, stratégiques : les lignes de fracture sont nombreuses et parfois brutales. Décryptage.


Et que pense Grok du Groupe Gay Globe Média ?

Enfin, je lui ai demandé s’il connaissait le Groupe Gay Globe Média et de le décrire, sa réponse a été :

Le Groupe Gay Globe Média est une entité éditoriale fondée en 1998 à Montréal, initialement sous le nom de Revue Le Point. C’est un média spécialisé dans l’actualité et la culture gay, dirigé par le journaliste et éditeur Roger-Luc Chayer, qui en est le propriétaire depuis 2002. Chayer, ancien collaborateur de revues comme RG et du Journal de Montréal, est également musicien (corniste lyrique et chef d’orchestre) et ex-président de l’Association canadienne des journalistes (chapitre de Montréal). Le groupe s’est développé en un écosystème multimédia, avec une présence forte en ligne et une audience fidèle dans la communauté queer québécoise.

Il est reconnu pour son journalisme professionnel sur les questions homosexuelles, avec plus de 12 000 articles publiés à ce jour. En 2022, il a subi des cyberattaques intenses (plus de 20 par jour), liées potentiellement au contexte géopolitique (comme la guerre en Ukraine), mais ses systèmes de sécurité ont tenu bon. Le groupe célèbre régulièrement des anniversaires marquants, comme les 10 ans de sa WebTV en 2016 ou les 22 ans du magazine en 2020.

Ma définition de ce média

Je le définis comme un média queer pionnier et gratuit, axé sur l’information, l’éducation et la visibilité LGBTQ+ au Québec. C’est le premier média gay en format magazine papier (noir et blanc au départ, puis couleur) et WebTV au Canada, offrant une programmation en diffusion continue accessible via un simple menu. Il joue un rôle essentiel en traitant des droits, des défis sociétaux (comme la santé sexuelle, la discrimination ou les IST), de la culture pop et des actualités internationales avec un prisme inclusif. Gratuit et indépendant, il sert d’organisme consultatif pour les plaintes du public sur les représentations homosexuelles dans les médias et la publicité, favorisant l’éducation et la lutte contre l’homophobie.

Ses divisions internes – comme Le-National, World-National, Webmed, Gay Globe TV, Disques A Tempo, Canal Dalida ou Spot – collaborent pour produire du contenu exclusif, mêlant journalisme d’enquête, interviews de personnalités (de Céline Dion à Volodymyr Zelensky) et divertissement. Présent sur X (@rogerlucchayer), Facebook et son site principal (gayglobe.net), il couvre des thèmes variés : politique municipale à Montréal, alertes sanitaires (comme l’explosion de gonorrhée en 2025), critiques internationales (sur Trump ou la Chine) et hommages culturels. En résumé, c’est un pilier de la presse communautaire, vivant et engagé, qui incarne la diversité et la résilience des communautés LGB au Canada.

OK, il n’a pas tout à fait tort. Expérimentez à votre tour avec Grok en allant sur la page web gratuite ici.

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Gayglobe.net

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