Roger-Luc Chayer
Dans un communiqué récent du Centre de recherche communautaire du Canada, l’organisme, inconnu de la rédaction de Gay Globe jusqu’ici, se présente comme un organisme qui « promeut la santé des hommes gais, bisexuels, trans, bispirituels et queers (GBT2Q) par le biais de la recherche et du développement d’interventions », titre: « Il est temps de mettre fin à l’interdiction des poppers ».
Le communiqué déclare: « Le CBRC croit que l’interdiction actuelle visant les poppers au Canada par Santé Canada fait plus de mal que de bien en rendant difficile l’accès à un approvisionnement sécuritaire.
Utilisés par les personnes GBT2Q depuis des décennies comme moyen efficace d’avoir des rapports anaux sûrs et agréables, la possession et l’utilisation de poppers (également connus sous le nom de produits à base de nitrite d’alkyle) ont toujours été légales, mais ces derniers ne peuvent toutefois pas être vendus pour la consommation humaine. En 2019, plus d’un quart des personnes interrogées dans le cadre du sondage pancanadien Sexe au présent du CBRC ont déclaré avoir utilisé des poppers au cours des 6 derniers mois. Les données du sondage suggèrent également qu’il n’y a pas eu de baisse appréciable de l’utilisation de poppers entre 2012 et 2017, ce qui souligne l’inefficacité de l’interdiction afin de freiner cette dernière.
Le CBRC croit que la répression actuellement exercée par Santé Canada risque d’aggraver les inégalités en matière de santé parmi les utilisateurs de poppers au pays en restreignant l’accès à des produits ayant des avantages potentiels pour la santé, et ce, tout en obligeant les Canadiens à se procurer des versions inférieures et potentiellement dangereuses de cette drogue de façon clandestine. »
Il est très surprenant que ce groupe de recherche prône l’utilisation de poppers au même moment où la Food and Drug Administration (FDA) américaine vient de publier un avis le 7 juillet dernier sur les dangers des poppers en affirmant que: « la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis avertit que vous ne devez pas utiliser de « poppers » de nitrite à des fins sexuelles ou récréatives. C’est parce que les « poppers » de nitrite peuvent entraîner toutes sortes d’effets néfastes sur la santé, y compris la mort. »
C’est assez clair, non? Les compétences médicales du Centre de recherche communautaire du Canada ne sont pas les mêmes que Santé Canada ou la FDA vous, en conviendrez.
Parmi les dangers à utiliser les poppers, il y a l’arrêt cardio-respiratoire s’il est utilisé en présence de Viagra et d’autres médicaments contre l’impuissance, il peut aussi causer la Méthémoglobinémie, une maladie qui diminue le taux d’oxygène dans le sang, donnant un teint bleuté à la personne atteinte et dans certain cas, peut aussi causé la cécité en cas d’ingrédients additionnels. Les poppers sont des substances qui causent aussi, contrairement à ce que déclare le CBRC, une dépendance à moyen terme. Légaliser un tel produit irait, selon moi, à l’encontre de la santé des communautés LGBT.