Mise au point : Les aides aux réfugiés LGBT ne dépassent pas celles des retraités

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Roger-Luc Chayer (Image : Capture d’écran de Google par Radio-Canada)

Une rumeur persistante circule depuis des années selon laquelle l’ensemble des demandeurs du statut de réfugié qui invoquent leur orientation sexuelle recevraient une somme mensuelle plus élevée que les retraités, qui eux, ont parfois travaillé toute leur vie.

Cette fausse information avance que les réfugiés toucheraient environ 1 800 $ par mois du fédéral et un autre 600 $ d’aide sociale du gouvernement du Québec, pour un total d’environ 2 400 $ par mois, alors que la retraite fédérale à l’âge de 65 ans est de 734,95 $, à laquelle s’ajoute, pour les personnes à faible revenu, le Supplément de revenu garanti maximal de 1 146,16 $ par mois, pour un total mensuel de 1 881,11 $, bien en dessous de ce que recevraient ces prétendus réfugiés.

Évidemment, il existe quelques déclinaisons selon le pays concerné, mais les faits avancés sont faux, peu importe la juridiction, qu’elle soit en Amérique du Nord ou en Europe.

Or, rien n’est plus inexact : ces affirmations sont propagées par des personnes qui ne vérifient pas leurs sources et, bien souvent, ces rumeurs sont diffusées dans le but de susciter encore et toujours la haine envers les demandeurs du statut de réfugié ou envers les personnes issues des communautés gaies, lesbiennes ou trans.

Quelle est la réalité au Canada et au Québec ?

Au Québec, les réfugiés reconnus par le gouvernement reçoivent une allocation mensuelle maximale d’environ 708 $ par mois pour une personne seule, selon le Conseil canadien pour les réfugiés qui publie d’ailleurs sur son site web un démenti explicatif de cette rumeur. Le montant exact peut varier selon la taille de la famille et la situation individuelle.

Une prestation unique est versée dès l’arrivée pour couvrir les besoins essentiels d’installation (vêtements, articles ménagers, ouverture de compte, etc.). Pour une personne seule, ce versement peut atteindre jusqu’à 1 300 $

L’aide financière (allocation mensuelle + aide de démarrage) est habituellement disponible pendant un maximum d’un an, ou jusqu’à ce que le réfugié atteigne une certaine autonomie. La santé et la scolarité sont prises en charge par le Québec.

Qu’en est-il pour les États-Unis, la France ou l’Angleterre ?

Les aides américaines sont beaucoup plus importantes et diversifiées, mais de très courte durée. On peut compter sur une somme d’environ 4 000 $ US par personne à l’arrivée, en plus de la prise en charge du logement, de la nourriture et de la couverture médicale et scolaire. Toutefois, cette aide n’est parfois disponible que pour quelques semaines à quelques mois, selon l’État et la capacité de travail du réfugié. Les demandeurs sont fortement encouragés à intégrer le marché du travail dès que possible.

En France, un système totalement différent s’offre aux réfugiés. L’Allocation pour demandeurs d’asile (ADA) : environ 6,80 €/jour (environ 204 €/mois) si hébergement fourni, ou 14,20 €/jour (environ 426 €/mois) si hébergement non fourni.

Aide après reconnaissance du statut de réfugié : accès au Revenu de solidarité active (RSA), d’environ 607,75 €/mois pour une personne seule. Services d’intégration : cours de langue, aide à la recherche de logement, orientation vers les services sociaux. Durée de l’aide : l’ADA cesse à la fin de la procédure d’asile. Le RSA peut être perçu indéfiniment, sous réserve de respecter les conditions d’éligibilité.

Les aides anglaises sont beaucoup plus modestes et n’offrent qu’environ 800$ par mois aux demandeurs.

Le Canada : l’un des principaux refuges pour les LGBT persécutés

Le Canada est reconnu comme l’un des pays les plus accueillants pour les réfugiés 2SLGBTQI+. Depuis les années 1990, il a été un pionnier dans la reconnaissance du droit d’asile pour les personnes persécutées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. La Cour suprême du Canada a inclus les personnes LGBT dans la catégorie des « groupes sociaux particuliers » définissant le statut de réfugié, permettant ainsi aux demandeurs d’asile de présenter une demande dès leur arrivée au pays ou depuis l’étranger en démontrant qu’ils sont exposés à un risque réel de persécution dans leur pays d’origine.

Le Canada offre également un soutien important aux réfugiés 2SLGBTQI+ grâce à des partenariats avec des organisations comme Rainbow Railroad et Egale Canada, qui les aident à s’établir en fournissant logement, soins de santé, services juridiques et programmes d’intégration communautaire. Le gouvernement a mis en place des politiques et lignes directrices spécifiques pour évaluer ces demandes avec sensibilité et respect. Bien que le Canada n’accueille pas le plus grand nombre de réfugiés 2SLGBTQI+ au monde, sa politique inclusive et ses programmes de soutien en font un modèle pour d’autres pays.

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Gayglobe.net

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