Roger-Luc Chayer
Nous entendons beaucoup parler récemment du fameux «test anal» pratiqué par les autorités de certains pays pour «démasquer» l’homosexualité d’un homme et obtenir sa condamnation à la prison, comme en Tunisie, au Maroc ou plusieurs autres pays généralement musulmans. Or, qu’est-ce que ce test exactement? Grâce à l’association tunisienne Shams, pour la protection des personnes LGBT, Gay Globe a obtenu un rapport d’examen signé et authentifié par le Docteur Mohamed Allouche, pratiquant à Tunis. D’après ce rapport, l’examen est ainsi pratiqué:
1- Le patient est souvent menotté puisque l’examen est ordonné par un juge ou la police;
2- Le médecin confirme la présence d’organes génitaux masculins;
3- Présence ou absence de disparition des plis radiaires de la marge anale;
4- Présence ou absence de douleur à l’écartement des deux fesses;
5- Présence ou absence de lésions traumatiques récentes de la marge anale;
6- Toucher rectal douloureux ou indolore avec un tonus de sphincter conservé ou pas;
7- Signes de sodomie chronique;
8- Un policier peut être présent pendant l’examen si le local n’est pas sécurité…
Il est évident que non seulement ce prétendu test ne respecte pas les droits élémentaires de l’homme et constitue une invasion honteuse de la vie privée d’un individu, le médecin qui le pratique viole carrément toute éthique, même en Tunisie. Un médecin généraliste consulté par Gay Globe confirme aussi que ce test n’a aucune valeur puisque les signes recherchés peuvent aussi être présents chez les cyclistes et n’a aucune valeur médicale.