Le sénateur socialiste Robert Badinter a appelé lundi 15 mai à “lʼabolition universelle du crime et du délit dʼhomosexualité” au cours dʼune conférence de presse organisée à lʼAssemblée nationale. Lʼancien Garde des Sceaux a rappelé que sur les 189 états des Nations Unies, 74 pénalisaient encore lʼhomosexualité.
Parmi eux, a-t-il détaillé, la sanction peut aller jusquʼà la peine de mort dans 9 états (Iran, Arabie Saoudite, Afghanistan, Mauritanie, Soudan, Nigeria, Yémen, Pakistan, Emirats Arabes Unis). Elle est de 10 ans de prison et plus dans 24 états, et de 1 à 10 ans dans 41 états. “Cʼest la forme la plus abominable de la discrimination. La première des croisades devrait être celle de lʼabolition universelle du crime ou du délit dʼhomosexualité. Ce nʼest pas trop demander en 2006!”, sʼest exclamé le sénateur des Hauts-de-Seine.
Il a par ailleurs rappelé quʼaucun pays de lʼUnion Européenne ne pénalisait lʼhomosexualité entre majeurs consentants, un droit garanti par lʼarticle 21 de la Charte des droits fondamentaux adoptée à Nice qui, si elle nʼa pas été ratifiée, a “force proclamatoire”. Lʼarticle 21 interdit toute sorte de discrimination fondée sur lʼorientation sexuelle. Robert Badinter a dénoncé en revanche “les pays qui vivent sous la charia” et qui punissent de mort lʼhomosexualité. “Il y a une liaison directe, a-t-il estimé, entre lʼintégrisme islamique et la répression de lʼhomosexualité”. Soulignant quʼil fallait absolument “agir sur le plan international”, il a affirmé la “nécessité de reconnaître le droit dʼasile, la qualité de réfugiés, à ceux qui fuient leur pays pour persécution homosexuelle”.