ARTISTE PÉDOPHILE EN LIBERTÉ

Roger-Luc Chayer

EXCLUSIF: Un artiste très connu de la communauté LGBTQ québécoise présente régulièrement des spectacles un peu partout au Québec, essentiellement dans la grande région de Montréal, sans aucune surveillance ou restriction, alors qu’il est inscrit sur une liste américaine de délinquants sexuels, la «Sexual Offender Predator System», une division de la «Florida Department of Law Inforcement» et ce n’est pas pour rien! Alors qu’il résidait en Floride de façon régulière depuis 2001, l’individu a été condamné en 2006 de crimes sexuels extrêmement graves dont le viol de 3 enfants âgés entre 12 et 15 ans, de gestes obscènes, de relations sexuelles avec un mineur âgé entre 16 et 17 ans et de possession de photos ou d’images de pornographie infantile. Pire, il aurait commis ces attentats en se sachant séropositif! Il s’est donc retrouvé condamné à environ 12 ans de prison ferme en Floride, puis a été expulsé des États-Unis en 2014 vers le Canada, plus précisément au Québec.

On en conviendra, il ne s’agit pas ici de gestes anodins sans grandes conséquences. Imaginez un instant le choc pour ces enfants et les familles d’apprendre qu’un tel prédateur agissait dans leur ville et qu’en plus, il était atteint d’une maladie grave qui, en 2006, pouvait encore causer la mort. Évidemment, il était naturel et logique qu’il soit condamné et qu’il soit surtout contrôlé afin qu’il ne puisse plus avoir accès à de potentielles nouvelles victimes ou à l’Internet. Mais voilà, une fois expulsé au Québec, quelles sont ses restrictions ou même les conditions de sa liberté actuellement? Depuis son rapatriement, l’individu en question, dont nous ne mentionnerons jamais le nom, car c’est de la situation qu’il s’agit ici, non pas de l’identité de cette personne, bref, il ne semble avoir strictement aucune restriction ni dans ses mouvements, ni dans son utilisation de l’Internet, ni dans ses activités quotidiennes ou ses contacts. Pourtant, selon le site RapSheet.org, il a été déclaré délinquant sexuel selon les lois de l’État de la Floride. Si l’individu en question est considéré comme un criminel dangereux pour les États-Unis, qu’en est-il au Québec? Une visite de sa page Facebook démontre qu’il est très actif actuellement dans le domaine du spectacle et qu’il ne fait aucune mention de son passé à ceux qui lui demandent pourquoi il était resté si longtemps loin du monde du spectacle. Le 2 juin il se donnait même en spectacle à Montréal; dans une salle remplie d’enfants de tous âges!

Questionnés sur la gestion des dossiers des prédateurs sexuels rapatriés au pays, les ministères fédéral et provincial de la Justice me réfèrent au ministère de la Sécurité publique du Canada et à la Gendarmerie Royale du Canada tout en ajoutant: «Le Code criminel oblige toute personne condamnée à l’étranger d’une infraction désignée de notifier ce fait à un service de police dans les sept jours après son entrée au Canada et de fournir au besoin des informations personnelles telles que nom, sexe et adresse actuelle. Un manquement à cette obligation est une infraction pénale qui peut être poursuivie par voie sommaire.» La GRC, qui administre le Registre national des délinquants sexuels, ne peut malheureusement donner quelque information personnelle que ce soit sur quiconque, parce que les dossiers sont confidentiels. Impossible donc de vérifier si l’artiste en question s’est conformé à la loi ou s’il fait l’objet de conditions spéciales. Impossible non plus de vérifier si ses éventuelles conditions sont respectées. Tout cela est absolument aberrant dans un contexte où un individu relativement dangereux se promène en toute liberté sans que l’on sache qu’il peut potentiellement s’en prendre sexuellement à des enfants. À quand un registre public qui protégera vraiment la population?