Wikipédia
Caligula (31 août 12 à Antium – 24 janvier 41 à Rome) est le troisième empereur romain. Il a régné de 37 à 41, et succédé à Tibère. Selon nos principales sources concernant son règne, principalement les récits du biographe latin Suétone et de l’historien grec Dion Cassius, après un début de règne prometteur, durant lequel il connut une grande faveur auprès du peuple romain, il devint peu à peu un empereur autocratique, délaissant et assassinant ceux qui avaient soutenu son ascension, tout en nourrissant une profonde haine pour le Sénat.
Tibère avait assigné sa succession conjointement à son propre petit-fils Gemellus et à Caligula, qui se fit seul reconnaître par le Sénat le 18 mars 37. Le nouvel empereur adopta d’abord Gemellus, avant de le faire exécuter en 37 ou 38 dans des circonstances qui demeurent mal élucidées. Certains Modernes ont expliqué son comportement par la folie, une hypothèse défendue dès la fin du XIXe siècle par le futur prix Nobel de la paix Ludwig Quidde. Dans Bubi ou l’histoire de Caligula, le Viennois Hanns Sachs, ami de Sigmund Freud, expliquait quant à lui les dérèglements que lui prêtent les Anciens par les traumatismes qui lui furent infligés dans l’enfance. Nombre de psychiatres et de médecins se sont penchés sur son dossier, expliquant son comportement tantôt par l’épilepsie, tantôt par l’hyper-anxiété, l’hyperthyroïdie ou encore l’alcoolisme.
Les historiens contemporains ont toutefois régulièrement souligné que ces diagnostics a posteriori n’avaient que peu de valeur, a fortiori si l’on considère que nombre des accusations portées contre Caligula paraissent sans réels fondements. En effet, le règne de Caligula n’est connu pour l’essentiel que par des sources véhiculant une tradition sénatoriale qui lui était profondément hostile; une tradition qui s’ingénie à brosser de lui le portrait du parfait tyran, tel qu’il est déjà dépeint par Platon dans La République, un despote à la fois mégalomane, cruel et débauché, incapable de contrôler ses désirs et ses pulsions.
Selon le journaliste Jacques Hereng du Soir de Belgique, «Les dérèglements sexuels du troisième empereur romain choquèrent même ses contemporains, pourtant plutôt larges d’esprit sur ce sujet. Ceux-ci virent en lui l’homme le plus débauché de tous ceux qui avaient vécu jusqu’alors. Car Caligula pratiquait non seulement, et sans distinction, l’homosexualité et l’hétérosexualité, mais aussi l’inceste.»
La fin du règne de Caligula est marquée par plusieurs conjurations, auxquelles sont notamment associées ses sœurs, Agrippine la Jeune et Julia Livilla, ainsi que son favori M. Aemilius Lepidus. Ces complots sont cependant fort mal documentés. Une dernière conjuration eut enfin raison du princeps : le 24 janvier 41, après trois ans dix mois et huit jours de règne selon Suétone, il fut assassiné dans sa 29e année par les soldats de sa garde, menés par Cassius Chærea et Cornelius Sabinus.
Son successeur Claude refusa que l’on condamne sa mémoire (damnatio memoriae), mais le nom de Caius Augustus fut effacé de certaines inscriptions, comme en témoigne une inscription découverte à Caere.
Ses phrases célèbres après 2000 ans: « Oderint, dum metuant »
(« Qu’ils me haïssent, pourvu qu’ils me craignent ! »), « Le pouvoir donne ses chances à l’impossible. », « Plût aux Dieux que le peuple n’eût qu’une seule tête. »