Roger-Luc Chayer
Une ville sale et malpropre, c’est une ville qui a perdu sa fierté,
c’est du moins l’avis de nombreuses personnes qui vivent à Montréal
ou qui y viennent comme touristes. Selon une Française de
passage dans le centre-ville de Montréal cet été, elle n’avait aucune
idée de l’état de malpropreté généralisé de Montréal, et c’est
à regret qu’elle devait en faire le constat, tout en ajoutant qu’elle
ne reviendrait probablement plus, car elle se sentait flouée par les
publicités vantant la magnificence de la Métropole.
Elle n’a pas tout à fait tort, vous en conviendrez. Été comme hiver,
jour des poubelles ou pas, la ville semble être devenue une
gigantesque décharge à ciel ouvert et c’est en marchant dans les
rues qu’on découvre l’ampleur du problème. Le plus triste dans
cette situation, c’est que la mairesse Plante ne semble pas du tout
inquiétée ou préoccupée par l’intensité de la crasse partout sur les
trottoirs, les ruelles ou carrément devant les commerces les plus
prestigieux de son centre-ville.
Pourtant, il existe un règlement municipal très précis, qui a des
dents, mais qu’on ne semble pas vouloir appliquer. Le règlement
CA-24-085 sur le civisme, le respect et la propreté est très clair.
L’article 3 dit: Tout occupant riverain doit entretenir le domaine
public adjacent à sa propriété ou à l’établissement qu’il occupe
de façon à ce que: celui-ci soit en tout temps libre de matière
malpropre ou nuisible. L’aticle 11 dit: Il est interdit de salir
le domaine public. L’article 17 dit: il est interdit de répandre ou
d’éparpiller le contenu des sacs, boîtes, bacs, poubelles ou
autres contenants, de défaire les ballots, les fagots ou les
boîtes ficelées, déposés sur le domaine public en vue d’une
collecte. L’autorité responsable de l’application de ce règlement et des
amendes qui y sont associées est la Direction des travaux publics.
Et elles sont salées ces amendes, entre 250$ et 4000$!
Michel Archambault, Professeur émérite en tourisme à l’École des
sciences de la gestion de l’UQAM, disait dans le Journal La Presse
en avril dernier: «En cette matière, on a hélas perdu la bataille».
Les causes sont nombreuses, mais c’est surtout la négligence des
arrondissements à appliquer le règlement municipal qui explique le
«je-m’en-foutisme» de certains Montréalais. La problématique des
Airbnb explique partiellement aussi les accumulations de déchets
sur les trottoirs, car les visiteurs ne connaissent pas l’horaire de
ramassage pour leur lieu de séjour et quand ils quittent, ils mettent
tout à la rue sans retenue. Solution, il suffit de contacter le 3-1-1
et d’exiger qu’un inspecteur se pointe à l’adresse de l’infraction. La
ville émettra alors un avertissement écrit et, en cas de récidive, en
le signalant à nouveau au 3-1-1, le contrevenant se verra alors mis
à l’amende. Il faut s’y mettre, car c’est aussi de notre réputation
internationale qu’il s’agit ici…