Roger-Luc Chayer
C’est en entrevue avec Christophe Pilaire, responsable des relations publiques pour l’École de formation professionnelle en hypnose du Québec, que j’ai découvert un visage tout à fait insoupçonné de l’hypnose qui, contrairement aux clichés qu’on s’en fait dans le monde du spectacle, peut aussi venir en aide dans de nombreuses autres appli-cations et conditions. Le sujet était tellement intéressant, il fallait en parler et il s’agit d’une première pour le Magazine Gay Globe.
Tant pour la gestion du stress, pour contrer l’insomnie, pour les inconforts psycho-logiques que pour différents sevrages (tabac, alcool, écrans, porno ou dépendances sexu-elles), l’hypnose de type Ericksonnien est un puissant outil qui peut soulager et même traiter de nombreuses conditions, parfois très complexes.
Selon le site Psychologies.com, « L’hypnose Ericksonienne induit un état de légère modification de la conscience dans lequel le patient peut orienter son attention vers un but spécifique. Cette technique, créée par le psychiatre américain Milton H. Erickson, est réputée pour son action sur l’angoisse et les dépendances. »
Christophe m’explique que cette technique d’hypnose permet d’imprimer des images dans le subconscient du client, ce qui lui permet de trouver des réponses à divers problèmes. Par exemple, pour aider une personne à cesser de fumer, on induit dans son subconscient le dégoût du tabac et à chaque fois qu’il verra une cigarette, plutôt que d’avoir une envie incontrôlable de la fumer, son subconscient lui répétera que la cigarette, c’est dégueulasse, que c’est mauvais pour les poumons et la personne ressentira alors un profond dégoût pour la cigarette et un soulagement face à l’anxiété du sevrage.
On peut aussi utiliser l’hypnose pour augmenter sa motivation personnelle comme le font les sportifs et cela, sans dopage. Même chose pour les artistes ou les personnes qui doivent performer en public et qui ressentent un immense trac à l’idée d’être le centre d’attention, l’hypnose peut être efficace et ce, sans l’usage du moindre médicament ou calmant.
Christophe m’explique que l’hypnose Ericksonnienne va bien au-delà de ces conditions. « Certaines personnes peuvent vivre des moments très difficiles liés à leur santé, au cancer ou à leur fin de vie et ressentir une anxiété telle qu’elles deviennent dépressives, nécessitant parfois l’usage de médicaments puissants qui les privent de derniers moments avec des être chers. L’hypnose peut être une excellente alternative dans ces cas et permettre l’atteinte d’une relaxation intense et d’une certaine sérénité, sans l’utilisation de ces médicaments parfois invalidants », explique avec passion le responsable des com-munications qui, visiblement, connaît très bien le sujet.
Il faut bien comprendre que l’hypnose ne produit aucun effet secondaire comme la plupart des médicaments, que la technique est sécuritaire et que le sujet n’est jamais contrôlé par le praticien. Le client doit vouloir atteindre un état hypnotique et n’est pas prisonnier de cet état puisqu’il peut à tout moment mettre un terme à l’accom-pagnement. La personne suivie reste tout à fait consciente et lucide de son envi-ronnement tout au long du processus.
Au niveau médical, même si les hypno-thérapeutes ne sont généralement pas associés au système de santé, ils peuvent quand même intervenir avec efficacité en dentisterie, pour les douleurs chroniques, pour des interventions ambulatoires et même en soins palliatifs. Ils agissent avec l’accord des médecins, des anesthésiologistes et seulement à la demande des patients.
Évidemment, il faut faire la distinction entre l’hypnothérapie Ericksonnienne et l’hypnose de scène, qui n’ont rien en commun. Le thérapeute n’est pas un artiste mais un praticien, membre d’une association professionnelle, qui a été formé dans une école sérieuse et qui peut aussi émettre des reçus d’assurance puisque les traitements par hypnose sont couverts par la plupart des compagnies d’assurance. Voilà un nouvel outil à explorer pour les personnes qui voudraient améliorer leurs conditions de santé en général via une méthode douce.
Enfin, il est recommandé de choisir un hypnothérapeute membre d’une association de praticiens en naturothérapies. Cela a l’avantage de normaliser la profession et protège le client. Consultez l’École de formation professionnelle en hypnose du Québec pour toute référence.