Opinion éditoriale par: Roger-Luc Chayer (Image: générée par IA – Gay Globe)
Depuis des années, il est évident que la Ville de Montréal, sous la direction de sa mairesse Valérie Plante, a pris la décision de chambouler nos rues et boulevards pour des raisons souvent discutables. Cela inclut des travaux qui éventrent les artères principales, des changements dans le sens de la circulation sur des axes traditionnellement directs vers le centre-ville, ainsi que des choix aux graves répercussions économiques.
Une ville fonctionne comme un cœur humain : le centre-ville en est le cœur, les autoroutes et les grands boulevards jouent le rôle des artères, tandis que les rues et ruelles agissent comme des veines. Un corps ne peut vivre et croître que si la circulation sanguine est fluide et si les organes vitaux, comme le cerveau, reçoivent suffisamment d’oxygène.
Aujourd’hui, Montréal, sous l’administration Plante, traverse une crise majeure. En réalité, la métropole se trouve en soins intensifs, victime de l’infarctus causé par Projet Montréal. Et Valérie Plante persiste, allant jusqu’à gangrener ce qui reste de la ville, menaçant de l’étouffer jusqu’à son dernier souffle.
Le rôle des élus de toute grande ville
Pourtant, personne n’a voté pour des élus ou des maires qui, sciemment, chercheraient à étouffer la ville et à briser son économie. Le rôle des élus est de favoriser la croissance économique et la prospérité des villes ainsi que de leurs habitants. C’est en créant les conditions d’une économie dynamique et en générant la richesse nécessaire que l’on peut ensuite, et seulement ensuite, prendre des décisions sur la gestion de la circulation, tout en évitant de nuire à la ville.
L’administration de Valérie Plante agit à l’inverse. Alors que, juste avant son arrivée au pouvoir, Montréal connaissait l’une des périodes les plus prospères de son histoire, elle a décidé de multiplier les embouteillages artificiels, de restreindre la largeur des rues, de condamner certaines artères, et de transformer des ruelles pourtant essentielles à la circulation secondaire en pseudo « ruelles vertes ». Ces transformations ne bénéficient qu’à quelques propriétaires, qui les utilisent comme des terrains privés à leur usage personnel. En résumé, Valérie Plante a provoqué un infarctus à Montréal, laissant un cœur urbain gravement malade.
Effets sur l’économie
Après plus de sept ans au pouvoir, Montréal régresse sur plusieurs fronts. La ville est désertée par ses résidents, qui choisissent de la quitter, n’y trouvant plus une qualité de vie satisfaisante. Les entreprises de transport augmentent les frais de livraison en raison des fermetures de rues et de l’impossibilité de maintenir une circulation fluide, la Société de transport de Montréal (STM) enregistre des déficits records et envisage de réduire les services offerts aux citoyens pour tenter de limiter les pertes. Parallèlement, certains arrondissements envisagent de fermer des bibliothèques et des arénas, faute de recevoir un budget suffisant de la ville-centre pour en assurer le fonctionnement. Pendant ce temps, Montréal s’enfonce dans des déficits colossaux, dont on ne perçoit absolument pas la fin.
Pour atténuer les effets dévastateurs de l’administration Plante et masquer un peu l’état critique de la ville, des milliers de permis de construction pour des condos sont octroyés. Partout, des tours surgissent, générant artificiellement des revenus de taxes municipales qui ne règlent en rien les problèmes structurels. Le véritable problème se situe au « cerveau » de la Ville, tandis que son « cœur » continue de battre de manière artificielle.
Crise du logement, pauvreté sans précédent, itinérance record, camps de tentes semblables à des bidonvilles de pays défavorisés, et sécurité défaillante : tout va de mal en pis. L’aéroport Trudeau a même annulé son contrat avec la police de Montréal pour le confier à la Sûreté du Québec. À Ville-Marie, les policiers ont été remplacés par des agents de sécurité privés. Rien ne fonctionne, et pourtant, Valérie Plante semble déterminée à pousser encore plus loin ces politiques désastreuses.
Au final, que restera-t-il de Montréal d’ici la prochaine élection?
La ville est brisée, et ce n’est pas seulement le centre qui en souffre. Au nord, la fermeture du boulevard Henri-Bourassa a engendré des embouteillages interminables entre l’arrondissement de Montréal-Nord et le métro à Ahuntsic. À l’est comme à l’ouest, les résidents se tournent vers les banlieues, faute de pouvoir accéder au centre-ville. Pendant ce temps, les cicatrices laissées par les fermetures passées de rues comme Parc, Saint-Hubert, Saint-Denis et bien d’autres ne sont toujours pas guéries, comme en témoignent les nombreuses faillites de commerces.
En 2025, dans le Village gai de Montréal, la rue Sainte-Catherine sera éventrée à son tour, comme cela a été fait dans sa partie ouest au centre-ville, avec des travaux qui s’éterniseront pendant des années. Cela portera un coup dur à ce qui reste de la communauté LGBT commerciale locale. Malgré toutes les protestations, la machine Plante persiste, prétendant qu’il y a eu des consultations publiques (où, quand, comment?). Ces travaux risquent de broyer ce qui reste de dignité dans un Village déjà assailli par les maux sociaux et économiques les plus criants.
Novembre 2025. Élection municipale à Montréal.
Qui aura le courage de se présenter au poste de maire pour remplacer Valérie Plante et hériter d’une ville où il ne restera qu’une âme, alors que son cœur aura cessé de battre ? Il faudra être courageux, les candidats…