70- Recherches et découvertes SIDA L’espoir d’un vaccin contre le SIDA renaît

Par Le Figaro
Photo Slafee

La découverte d’anticorps capables de bloquer, en laboratoire, 90% des souches connues du VIH relance l’espoir d’arriver à trouver enfin un vaccin contre la maladie dans les années qui viennent.

Ce ne sont que des recherches très théoriques pour le moment mais elles suscitent un espoir incroyable. Une équipe américaine a découvert trois anticorps particulièrement efficaces contre le virus d’immunodéficience humaine (VIH).

Dans leurs résultats publiés dans Science jeudi, ces chercheurs affirment en effet que ces anticorps sont capables de neutraliser, in vitro pour le moment, près de 90% des variétés de la souche du VIH la plus répandue dans le monde (ils ont testé ces anticorps sur 190 variations du virus pour obtenir ce pourcentage).

Pour parvenir à isoler ces anticorps, une technique innovante a été mise en place. Le virus du VIH s’attaque en effet aux cellules du système immunitaire, et plus particulièrement aux lymphocytes T CD4.

Les chercheurs se sont donc penchés sur la protéine située à la surface du virus qui lui permet d’attaquer ces cellules de notre système immunitaire. Ils ont alors passé au crible le sang de 15 personnes porteuses du virus et étudié 25 millions de cellules immunitaires productrices d’anticorps différents. «Les anticorps sont comme des êtres humains : ils sont tous différents à leur manière», souligne Peter Wong, un des co-auteurs, sur le site du magazine Nature.

Dans le sang de ces 15 volontaires, seules 29 types de cellules produisaient des anticorps interagissant avec cette protéine particulière. Et parmi elles, seules trois produisaient des anticorps particulièrement efficaces empêchant le virus proprement dit d’attaquer les lymphocytes T CD4. C’est dire à quel point ces anticorps sont rares ! «Mais savoir que des êtres humains sont potentiellement capables d’en produire nous rend très optimistes sur la possibilité de susciter leur production par un vaccin», déclare au magazine Nature Gary Nebel, virologiste et co-auteur de ce papier.

Dans un deuxième article  publié simultanément dans Science, une autre équipe américaine travaillant en collaboration avec la première, a explicité le fonctionnement d’un de ces anticorps. Son action se fait en deux temps.

D’abord il révèle l’endroit où se situe la protéine qui est «cachée» à la surface de virus avant de se fixer à elle, inhibant sa propre capacité à se fixer à nos cellules immunitaires.

«C’est une étape importante dans les nouvelles façons de penser le vaccin, explique au figaro.fr Roger Le Grand. Il faut encore que ces équipes montrent qu’elles sont capables d’induire une réponse immunogène chez des animaux en leur injectant ces anticorps. Si elles y parviennent chez de petits rongeurs, alors nous aurons fait un grand pas vers un vaccin. Cela donne un nouvel espoir, mais il ne faut pas crier victoire trop tôt. Nous avons eu assez de désillusions depuis 30 ans pour préférer rester prudents.» En dépit des nombreux efforts de la communauté scientifique internationale, jamais aucun vaccin contre le VIH n’a réussi à voir le jour.

La circoncision ne protège pas contre l’infection par le VIH
L’étude basée sur une enquête chez 521 hommes à San Francisco a montré que 21% d’entre eux étaient infectés par le VIH et que 63% étaient déjà circoncis. Au final, 13% restants pourraient avoir un bénéfice à se faire circoncire pour se protéger du VIH parmi lesquels seulement 0,7% seraient prêts à le faire si cette méthode était prouvée comme efficace contre l’infection par le VIH.